UZEB, le retour en force des stars
Ça faisait exactement 25 ans qu’UZEB n’était pas monté sur scène. Mais pour le public présent jeudi soir à la salle Wilfrid-Pelletier, Paul Brochu, Michel Cusson et Alain Caron sont toujours les rock-stars du jazz québécois.
«Il y a des moments qu’on attend longtemps dans la vie et celui-là on l’a attendu assez longtemps», a affirmé le cofondateur du Festival international de jazz de
Montréal, André Ménard avant d’inviter le groupe mythique à remonter sur scène pour une première fois depuis un spectacle extérieur au Jazz en 1992. Le public, largement composé d’hommes âgés de plus de 45 ans, n’en pouvait effectivement plus d’attendre et a ovationné le trio avant même les premières notes d’Uzeb Club.
«Il me semble que ça fait quelques semaines qu’on était ici, mais ça fait longtemps», a avoué le bassiste Alain Caron. Mais on aurait bien pu être en 1992, si ce n’était des têtes grisonnantes et des Macbooks sur scène. Orgies de pédales, sons de synthétiseurs joués à la guitare et solos de slap à la basse six cordes, le jazz-rock fusion était bel et bien de retour. Il faut dire qu’en participant à de nombreux projets musicaux depuis, les trois hommes sont restés en shape, si ce n’est peut-être de l’utilisation d’autant d’à-côtés électroniques. Les centaines de notes des solos rentraient donc comme une tonne de briques.
Outre une section de cuivres – «qu’on a pu se payer grâce au savoureux cachet offert par le festival», a blagué le batteur Paul Brochu –, il n’y avait pas d’adaptation ou de mise au goût du jour des pièces qui ont fait la renommé d’UZEB dans les années 1980 et que le public reconnaissait dès les premières notes. Parce que, comme disait l’autre après la première partie assurée par Alfredo Rodriguez Trio : «J’étais là avec mon père en 1991.» Eh bien, t’étais sûrement pas le seul dans le public.