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Lâcher prise: Le retour de Valérie Danault

Photo: Marlène Gélineau-Payette/Radio-Canada

C’est depuis la Thaïlande, où elle est en vacances depuis quelques semaines avec sa famille, que la comédienne Sophie Cadieux s’est prêtée à nos questions sur son rôle de Valérie Danault et sur la série Lâcher prise.

Sur le plan de la personnalité, en quoi votre personnage a-t-il changé de la saison 1 à la saison 2?
Pendant la première saison, nous gérions la crise. Au cours de la seconde, la crise [la dépression, le burn-out] a été nommée et nous sommes en mode réparation. Maintenant, plutôt que de subir, Valérie tente d’aller au-devant, de prendre des décisions qui vont changer sa vie. Mais elle en prend plusieurs sur des coups de tête, ce qui ne la servira pas toujours, bien que les choses aillent de mieux en mieux.

À l’ère du tribunal collectif permanent que constituent les médias sociaux, avez-vous eu des soucis en traitant de maladie dans une télésérie?
L’auteure Isabelle Langlois a fait des recherches. La dépression, le burn-out, est un état extrêmement pernicieux et très intime. Chacun le vit différemment. On reçoit beaucoup de témoignages de gens qui nous disent que regarder la série leur fait énormément de bien. D’autres nous affirment qu’ils sont contents de pouvoir y trouver des signes de burn-out, ce qui permet à leur entourage de comprendre la situation. Mais l’intention n’a jamais été de brosser un portrait réaliste de la maladie. Ça vient d’observations, mais il n’y a rien de médical.

De quelle façon vous étiez-vous préparée avant de passer l’audition pour ce rôle?
Je connaissais l’écriture d’Isabelle Langlois pour avoir joué dans Rumeurs pendant six ans. Je comprenais que ses répliques, complètement assassines, avaient besoin d’un rythme et que ce rôle demandait une grande intériorité […]. Lorsqu’on a offert le rôle de la mère à Sylvie [Léonard], nous nous sommes dit: «C’est trop parfait.» Ça faisait longtemps que nous rêvions de jouer ensemble.

On peut brosser un parallèle entre la musique klezmer, dont on ne sait jamais trop si elle est triste ou joyeuse, et le personnage de Valérie.
Toutes les situations extrêmes de la série, comme tenter de vider une gouttière sur son toit sans s’attacher en hiver, deviennent des vases communicants. Je pense que le personnage de Valérie a une grande volonté d’action et oublie son état. Quant au parallèle avec le klezmer, je navigue toujours en effet avec cet aspect où on trouve un fou rire à travers les pleurs, une lueur d’espoir et une naïveté qui s’expriment dans le fait que, comparativement à la plupart des gens qui ont vécu un burn-out, Valérie pense qu’elle va régler ça en trois mois. Dans la deuxième saison, la pression vient aussi des personnages qui l’entourent : en voulant l’aider, ils contribuent à l’étouffer, à la faire suffoquer. Elle subit donc une pression involontaire de l’extérieur.

«Le tour de force d’Isabelle Langlois a été d’imaginer et de rendre drôles des scènes incroyables, comme le refus de prendre des médicaments ou le fait d’oublier son enfant dans une voiture, qui comportent au fond une bonne part de tragique.» – Sophie Cadieux, à propos du travail de l’auteure de Lâcher prise, Isabelle Langlois

Vous-même, croyez-vous qu’il est plus difficile de se faire quitter pour une autre femme ou pour un homme, comme cela se produit pour Valérie?
Oh! mon dieu, je ne me suis jamais posé cette question! Je crois que le personnage de Valérie a enfoui beaucoup de choses, dont le fait d’être rejetée par son mari pour un autre homme. À l’université, elle a rencontré un gars avec qui elle s’entendait bien, même s’il n’y avait pas de passion. Dans la deuxième saison, elle va tenter de se raccrocher au fait qu’elle n’a jamais connu un autre partenaire sexuel, ni même un one night stand… Avec le temps, elle pourra nommer la blessure, du fait que sa famille s’est brisée à cause de cette rupture. Je ne crois donc pas qu’il s’agisse d’une question de gars ou de fille mais plutôt que cela se soit produit avec une personne en qui elle avait confiance, son grand ami.

Votre scène culte au cinéma ou au théâtre?
J’ai toujours eu une grande fascination pour une scène avec John Malkovich et Michelle Pfeiffer dans Les liaisons dangereuses [1988], où le personnage du vicomte quitte la femme qu’il aime par dépit en lui disant : «Ce n’est pas ma faute.» C’est une scène très chargée où, chaque fois que le personnage répète cette phrase, elle signifie quelque chose de différent.

Vos acteurs préférés?
Plusieurs. Luc Picard a une force incroyable. J’aime aussi beaucoup Maxim Gaudette, qui possède une très belle alliance de force et de fragilité. J’ai également eu la chance de diriger Marie-France Lambert au théâtre et j’ai trouvé fascinant de la voir travailler.

Infos

Le lundi à 19h30 sur ICI Radio-Canada Télé ou en ligne sur tou.tv

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