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Profession: funambule

Photo: Gracieuseté

Pour Laurence Tremblay-Vu, l’expression avoir la tête dans les nuages prend tout son sens. Originaire de Lachine, le funambule parcourt le monde à sa façon, c’est-à-dire, en marchant sur un fil en hauteur.

C’est en traversant une peine d’amour que Laurence Tremblay-Vu a vu son destin changer. «Je suis tombé en panne d’auto sur le pont de Québec. Je n’avais plus rien à perdre. Le vide en moi voulait conquérir l’abysse du vertige. Un sentiment de laisser-aller et d’appel du plus grand que soi au détriment d’avoir des idées suicidaires. C’est à ce moment que j’ai eu le déclic», raconte celui qui détient un Baccalauréat en Design de l’environnement.

Laurence Tremblay-Vu, lautrevu de son nom d’artiste, a fait son entrée à l’École Nationale de cirque de Montréal en 2009 pour se spécialiser en fil de fer, funambulisme et corde lisse. L’artiste de cirque, qui fait partie du petit nombre de funambules à travers le monde, maîtrise d’autres disciplines, telles que le harnais et le tissu aérien, l’acrobatie au sol ainsi que les bolas de feu.

En plus d’un balancier de 6 m et pesant 13 kg, le funambule, qui est aussi instructeur de yoga, utilise sa respiration et ses muscles stabilisateurs pour garder l’équilibre durant les traversées. Arabesque, s’allonger sur le dos, suspension par un pied et grand écart font partie des figures qu’il exécute durant ses performances.

S’il a vécu à Lachine jusqu’à la fin de ses études universitaires, le funambule adopte maintenant un mode de vie nomade. L’homme de 32 ans, qui a des racines vietnamiennes, voyage notamment en Asie, en Europe et en Amérique du Sud. Il revient toutefois à la maison entre ses contrats.

Expériences scéniques
L’artiste multidisciplinaire cumule les expériences scéniques partout à travers le monde. Laurence Tremblay-Vu a notamment pris part à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver et à La damnation de Faust de Robert Lepage en collaboration avec Ex Machina au Festival d’opéra de Québec.

Il a participé à de nombreux festivals, dont le Festival international de cirque ÔlaC en Suisse, le Festival Sol y Circo en Allemagne ainsi que le Festival Montréal Complètement Cirque. Son plus récent exploit a été réalisé il y a quelques semaines à Bâle, en Suisse, dans le cadre de la 10e édition du Festival de cirque Young Stage.

Devant 10 000 spectateurs, le Lachinois a traversé le Rhin en marchant sur un câble de 190 m, sans harnais de sécurité, à une hauteur de 25 m. Pendant cette traversée d’une trentaine de minutes, le funambule a offert un spectacle à la hauteur des attentes, effectuant diverses acrobaties.

«Tout s’est très bien déroulé. J’étais calme, serein, attentif aux alentours et alerte. Je ne m’attendais pas à ce que les gens soient aussi émotifs», fait-il savoir.

Cirque social
Ayant réalisée une formation en Cirque social en 2016, Laurence Tremblay-Vu s’implique auprès de Cirqiniq au Nunavik et de l’association Cameleon aux Philippines. L’artiste enseigne l’art du cirque à des jeunes issus de milieux défavorisés.

«C’est une façon de stimuler leurs intérêts et de se découvrir des talents, en plus des bienfaits psychologiques et physiques associés au sport. Les valeurs du cirque, telles que l’entraide et la confiance en soi, leur permettent de se développer dans un milieu sécuritaire. C’est magnifique de voir les jeunes regagner leur estime personnelle et se sentir puissants, énergisés et passionnés par la vie», soutient-il.

Le funambule aimerait s’associer à des causes environnementales ou sociales en vue de ses prochaines traversées.

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