Promesses du PQ: l’art du possible

La lune de miel n’aura pas été bien longue si tant est qu’elle ait existé. Depuis son arrivée au pouvoir, l’équipe de Pauline Marois peine à se faire comprendre. Un moment, on lui reproche d’honorer ses promesses, et quelques instants plus tard, on lui reproche de reculer. Il est clair que gouverner en eau minoritaire peut être difficile.

Ce qui est toutefois encore plus compliqué est de tenter de livrer des engagements qui n’étaient pas clairs au départ. Le débat sur l’abolition de la taxe santé est d’ailleurs devenu un symbole qui collera à l’image de ce gouvernement.

Comme le disait Boileau : «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément.» Il faut croire que le dossier de la taxe santé a été difficile à concevoir, à énoncer et que, de toute évidence, les mots ont manqué. Personne, pas même les citoyens les plus férus de politique, n’avait anticipé que l’abolition de la taxe régressive instaurée par le ministre Bachand donnerait lieu à une imposition rétroactive.

La première ministre a d’ailleurs concédé ne jamais avoir utilisé le terme «rétroactif». Toutefois, il était clair pour elle qu’en énonçant l’abolition de la taxe santé parmi les priorités des 100 premiers jours de son mandat, les citoyens auraient dû comprendre. Erreur. Il ne faut rien tenir pour acquis, surtout quand il s’agit d’une mesure aussi exceptionnelle.

La promesse était clairement devenue intenable. Il fallait décider. Soit le gouvernement s’entêtait, soit le ministre des Finances bricolait une solution de compromis. Il fallait choisir entre le gouvernement à l’écoute et celui qui livre ses promesses. Finalement, la réponse est tombée : Nicolas Marceau a coupé la poire en deux. La taxe santé sera progressive, et le manque à gagner sera comblé par les mieux nantis. Personne n’est totalement heureux, même si 3,1 millions de Québécois paieront moins en 2013.

Le ministre dit qu’il aurait aimé aller plus loin. Reste à savoir si l’opposition serait, elle, allée aussi loin que de faire tomber le gouvernement seulement quelques mois d’après l’élection. «Il faudra que les gens s’habituent, car nous allons respecter nos engagements», a dit

Pauline Marois. Elle aurait dû ajouter : dans la mesure du possible.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pasnécessairement celles de Métro.

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