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Dames en bleu: Michel Louvain et les chansons d'amour

«Comme j’aimerais qu’elle me regarde / Je n’ai jamais vu s’ennuyer / Une femme avec tant de charme / Et si j’allais lui parler / Peut-être qu’elle pourrait m’aimer.»

L’amour. Cela fait 52 ans que Michel Louvain chante la pomme à son public. Il est maintenant le monopolisateur d’attention des Dames en bleu, le dernier documentaire de Claude Demers, qui a ouvert la récente édition du Festival du Nouveau Cinéma. Après avoir offert Barbiers – Une histoire d’hommes, le réalisateur continue à faire acte de mémoire en donnant cette fois la parole à cinq admiratrices du chanteur de charme.

«Parler du phénomène de la romance, cela m’amène à parler de la face cachée de la romance, de ce qui se passait dans la véritable vie des gens, explique celui qui a déjà flirté avec la fiction dans L’invention de l’amour. Pourquoi ces femmes idéalisent-elles autant cette idole? Sa carrière fulgurante a commencé avec l’avènement de la télévision. Il est entré dans les chaumières québécoises. C’est peut-être pour ça que les gens l’ont senti comme un des leurs.»

Avec humour et tendresse, le cinéaste revisite une page de l’histoire du Québec, s’attardant au culte du vedettariat et aux relations entre les hommes et les femmes dans cet univers où les fans imposent à leur douce moitié leur passion envers celui qui a vieilli en leur compagnie. «Michel Louvain, c’est quelqu’un qui rend les gens heureux, soutient le metteur en scène. Il leur inocule du bonheur, malgré que la vie soit difficile.»

Auprès de ton cÅ“ur
Ce qui était primordial pour Claude Demers, était de recevoir l’aval de son sujet. «Je suis très angoissé. C’est important que Michel aime le film. Par respect des personnes, normalement je reste dans la salle. Là, je suis sorti fumer, je n’en pouvais plus!»

Le principal intéressé n’a pas été déçu, et ce, même si l’émotion était au rendez-vous. «Ça m’a beaucoup touché. Cinq femmes qui s’ouvrent, qui parlent de leur quotidien. Ça m’a bien ému… Ce n’est pas facile d’être assis dans l’assistance. Je sais que c’est de moi qu’on parle. J’ai été cloué sur mon banc.»

Celui qui a notamment inclus les prénoms Louise, Sylvie, Lison et Linda dans ses chansons a du mal à comprendre ce qu’il dégage auprès de sa horde de spectatrices. «Je crois qu’on n’est pas conscients, nous les artistes. Je ne me rends pas compte de l’amour que je leur donne. Le documentaire m’a fait réaliser beaucoup de choses.»

Peu importe les opinions sur Michel Louvain, sa musique continue de charmer, avec ses thèmes simples et universels. «J’écoute uniquement les chansons d’amour. Parce qu’elles disent la vérité. Plus elles sont bêtes, plus elles sont vraies. Que disent-elles? « Je t’aime, ta ta ta ta ta. » Cette phrase de Truffaut dans La femme d’à côté m’était restée, révèle le réalisateur et scénariste. Des chansons que nos mères pouvaient chanter en nous berçant. Les gars qui ont travaillé avec moi à ce projet pouvaient avoir des préjugés, mais ils tombaient à partir du premier jour de tournage.»

Les Dames en Bleu
En salle dès aujourd’hui

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