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Alex Perron: Gai, mais pas toujours drôle

Marc-André Lemieux - Métro

Selon Alex Perron,  chaque humoriste québécois a une «particularité», un trait de caractère qu’il exploite à fond pour sortir du lot : il y a les prétentieux (Martin Matte), les moulins à paro­les (Louis-José Houde), ceux qui sont obsédés par leur poids (Lise Dion) et «ceux qui ont les cheveux bizarres (André Sauvé)».

«Et moi, vous êtes venus me voir parce que je suis gai!» s’est exclamé l’ex-Mec comique lors de la première médiatique de son premier one man show, mardi soir.

Perron joue beaucoup la carte de l’homosexualité pendant les 90 minutes que dure Un gars c’t’un gars.

C’est d’ailleurs avec un monologue sur les clichés dont les gais font l’objet qu’il ouvre son spectacle. Il partage sa méfiance envers les mécaniciens «fifs» et son scepticisme à l’égard des coiffeurs qui se disent straight.

«Un gai qui fait semblant d’être hétéro, c’est comme une perruque brune sur la tête de quel­qu’un qui a les tempes grises : ça met tout le monde mal à l’aise!» s’exclame-t-il.

Des comparaisons de ce genre, Alex Perron en fait des tonnes au cours de la soirée. Malheureusement pour lui, plusieurs d’entre elles ratent la cible et font plus sourire que rire, en
raison d’un punch soit un peu trop prévisible, soit un peu trop forcé. Dommage, parce que sur scène, Perron fait preuve d’une très belle énergie. Son ton de voix fort expressif capte l’attention, mais les textes ne sont pas toujours à la hauteur.

Son numéro sur le lobe frontal, dans lequel il énumère des situations enrageantes pour mieux illustrer la nécessité de recourir à cette partie du cerveau afin de réprimer sa frustration, illustre bien ce point : le phrasé est coloré, mais le concept est plutôt convenu.

On ne peut toutefois pas en dire autant du dernier numéro, où il se glisse dans la peau  de Ginger Poitras, une ridicule chanteuse de cabaret qui ne parle pas un traître mot d’anglais… mais qui ne se gêne pas pour reprendre les I Will Always Love You et compagnie. Voilà une finale qui surprend autant qu’elle amuse.

Le moment fort de ce one man show demeu­re toutefois celui où il raconte son coming out, à l’âge de 18 ans. Un extrait à la fois touchant et drôle. Une belle réussite

Un gars c’t’un gars
Au Théâtre St-Denis 2
Demain soir à 20 h

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