Oscar et la dame rose: Le beau risque d'un auteur
Éric-Emmanuel Schmitt a pris tout un risque en adaptant pour le cinéma un de ses livres phares, Oscar et la dame rose. Ce roman, qui a été lu par des millions de personne et est traduit dans des dizaines de langues était, pour plusieurs, inadaptable.
Son auteur lui-même était le premier à le penser. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il avait toujours refusé de céder les droits à tous ceux qui les lui avaient demandés. Mais après avoir fait sa première incursion au cinéma avec Odette Toulemonde, l’auteur se sentait prêt à retourner derrière la caméra pour mettre en images l’histoire d’Oscar (Amir), un petit garçon âgé de 10 ans atteint de cancer.
Personne ne veut lui avouer qu’il va mourir, excepté Rose (Michèle Laroque), une femme qui se retrouve par un concours de circonstances à l’hôpital et qui lui propose un jeu : chaque journée qu’il vivra comptera pour 10 ans. Il pourra donc vivre toute sa vie en quelques jours. En fait, l’auteur s’en confesse, Oscar et la dame rose était le premier roman qu’il voulait adapter pour le grand écran, mais Éric-Emmanuel Schmitt voulait se faire la main avec la caméra et la direction d’acteurs avant de se lancer dans cette aventure.
«Après le roman et la pièce de théâtre, je n’en avais pas fini avec Oscar, affirme le réalisateur français, de passage à Montréal. Le film m’a permis de raconter l’histoire de la dame rose, ce que je n’avais pas fait dans le livre.» Ainsi, le film nous en apprend plus sur cette femme, une ancienne lutteuse qui s’attendrit au contact d’un enfant à qui il ne reste que quelques jours à vivre. Les scènes de lutte, racontées par Rose et imaginées par Oscar, ont été tournées à Montréal avec des artistes du Cirque du Soleil et Benoît Brière comme maître de cérémonie des combats.
Oscar
Pour tenir le pari d’adapter un de ses livres les plus populaires, le réalisateur devait par contre s’assurer de trouver le bon Oscar. Et il l’a trouvé en Amir Ben Abdelmoumen, que tout le monde surnomme Amir, un jeune acteur belge qui n’avait participé qu’à un téléfilm avant de tenir le rôle titre d’Oscar et la dame rose.
Celui-ci ne connaissait pas l’Å“uvre d’Éric-Emmanuel Schmitt avant d’être dirigé par lui. Il n’est pas allé dans des hôpitaux voir des enfants malades avant d’en interpréter un. Il a abordé le rôle d’Oscar le plus naturellement du monde et n’a pas fait grand cas d’être le centre d’intérêt de tout un plateau de tournage.
«Le tournage s’est très bien passé. J’étais à peu près le seul qui ne pleurait jamais sur le plateau, souligne en riant l’adolescent, qui aura 12 ans le 7 mai. Parfois, je voyais des gens qui avaient les larmes aux yeux, alors j’essayais de les réconforter.»
Le cinéaste confirme qu’il était constamment à fleur de peau pendant le tournage de ce film qui traite de la mort et de la maladie. «Mais en même temps, ça nous faisait tellement de bien, car on avait l’impression de toucher à l’essentiel», confie Eric-Emmuel Schmitt.
Prochain film
Dans un mois, l’auteur fera paraître son nouveau roman, Concerto pour la mémoire d’un ange. Il termine également une pièce de théâtre qui sera montée l’an prochain à Paris, Kiki van Beethoven. Et qu’en est-il d’un troisième film? «Denise Robert, la coproductrice d’Oscar, m’a dit après Odette : « Maintenant que tu as fait ton premier film, chaque film que tu feras, il faudra le faire comme si c’était ton dernier », rapporte le dramaturge. Je suis donc en train de penser à ce que pourrait être mon dernier film!»
Oscar et la dame rose
En salle dès aujourd’hui