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Le départ en solitaire de Steve Veilleux

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Depuis qu’il est le leader du groupe Kaïn, Steve Veilleux vit à cent à l’heure, enchaînant les tournées et les enregistrements en studio. Il y a quelques mois, Kaïn a pris une pause, et le chanteur en a profité pour mettre à exécution un projet qui lui est arrivé tout naturellement il y a deux ans, alors qu’il avait écrit une chanson en revenant de tournée. «Chaque fois que je revenais de tournée, j’étais épuisé, déprimé, et c’est mon entourage qui en payait le prix, se désole-t-il. Cette première chanson, je l’ai écrite pour moi, pour me faire du bien par rapport à ce que je ressentais.»

De fil en aiguille, Steve Veilleux a écrit des chansons au caractère plus personnel, qu’il a finalement décidé de réunir dans un album solo. «J’avais besoin de me dissocier totalement de Kaïn pour cet album. Je voulais vraiment me sortir de ma zone de confort», raconte le chanteur. Le musicien rappelle que le style de Kaïn se veut festif et rassembleur, alors que le projet qu’il avait en tête misait sur l’introspection.

Ainsi est né Les souvenirs qui ne meurent jamais, une Å“uvre sur laquelle Veilleux se replonge dans ses souvenirs de jeunesse, qu’il s’agisse du divorce de ses parents ou de son premier amour. Il parle aussi de ses enfants, «une source d’inspiration inépuisable», croit-il.

Rester soi-même
Beaucoup de changements sont survenus dans la vie du chanteur au cours des dernières années, notamment la venue d’un nouvel enfant, mais aussi des changements au niveau de sa personnalité. «J’avais besoin de faire cet album, c’était très important pour moi, raconte-t-il. Ça a été très difficile, mais  ça m’a fait beaucoup de bien, en même temps, de revisiter tous ces souvenirs.»

Pour ce disque très intimiste, le musicien a par ailleurs décidé de changer complètement de style musical. Pour ce faire, il a fait appel aux services d’Éric Goulet, alias Mon­sieur Mono, pour la réalisation. «J’ai connu Éric Goulet dans le temps qu’il jouait avec le groupe Les Chiens, et j’aimais vraiment ce qu’il faisait, son style me rejoignait, se souvient-il. Il m’a d’ailleurs fait découvrir des dizaines de nouveaux artistes, et ça m’a énormément inspiré.

Même maintenant que l’enregistrement est terminé, il m’a par exemple fait connaître Charlotte Gainsbourg récemment, et je me suis mordu les doigts de ne pas l’avoir entendue plus tôt. C’est incroyable, les voies que cette nouvelle culture musicale m’ouvre. En effet, son nouvel album a des sonorités beaucoup plus dépouillées que ce à quoi on est habitués avec Kaïn. Il attribue ce changement grandement à la fusion entre son style et celui de son réalisateur.

Travailler avec Éric Goulet n’a pas été de tout repos, et les deux artistes ont beaucoup travaillé pour arriver au résultat voulu. Mais Steve Veilleux ne regrette rien. «Je ne voulais pas tomber dans le piège de la formule convenue, explique-t-il. Éric m’a aidé à laisser tomber les artifices musicaux auxquels j’étais habitué, pour aller à l’essentiel, être plus direct, plus épuré.» Il s’est donc réinventé totalement, si bien qu’à la fin du processus, l’enregistrement s’est fait en trois jours, avec des musiciens suggérés par Éric Goulet.

«Il y avait une bonne chimie entre nous. C’est très important, quand on fait un album, qu’il y ait une certaine cohésion entre tous les musiciens, croit-il, pour qu’il y ait une unité dans le son.» Steve Veilleux n’a pas voulu avoir recours aux musiciens de Kaïn pour l’accompagner, car il croit que cela l’aurait empêché de se dissocier complètement de son style. «Ça va être difficile quand je vais partir en tournée, de ne pas avoir ma gang avec moi, avoue-t-il, mais c’est une nouvelle expérience. L’important, c’est qu’on sente l’émotion, que ça touche les gens.»

Cet album, pour lequel il s’est dévoué corps et âme, a été pour Steve Veilleux une sorte de psychanalyse. «J’ai eu mal pour créer ce disque, mais je suis fier parce que je me suis laissé le droit d’être moi-même pour une fois», affirme-t-il. Avec la vie de tournée, le musicien considère qu’il a toujours eu de la difficulté à refuser quoi que ce soit. «Ça a l’air cliché à dire, mais je m’en suis rendu compte à force d’introspection, et je suis enfin bien dans ma peau parce que j’ai appris à dire non», ajoute-t-il.

En attendant, le musicien a tout de même hâte de partir en tournée solo, ce qui aura lieu en octobre prochain. «Cet album, j’y ai mis tout mon cÅ“ur, et j’ai hâte de partager ça avec une foule. Je suis un gars de spectacle. On n’a pas d’autre choix que d’être vrai, quand on est face à un public.»

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