The Dead Weather: Un heureux accident
Jack White ne perd pas de temps. The Dead Weather, son troisième groupe après The White Stripes et The Raconteurs, a lancé plus tôt cet été son deuxième album en deux ans. Nous avons parlé de musique, d’affaires et de cinéma avec lui et Alison Mosshart.
Si on vous avait dit, début 2009, que The Dead Weather sortirait deux albums en moins d’un an, vous l’auriez cru?
[Jack White] Ce groupe, c’est un accident heureux. Au début, j’ai eu du mal à croire que j’allais former un nouveau groupe. Et puis j’ai repensé à mes débuts, il y a 10 ans, à Detroit. À l’époque, j’étais dans trois ou quatre bands à la fois donc tout ça est dans la logique des choses.
[Alison Mosshart] Moi, je n’ai rien vu arriver, mais j’adore. Au départ, j’ai donné un coup de main à Jack dans les Raconteurs lorsqu’il avait perdu sa voix. Ensuite, on s’est mis en tête d’enregistrer un single, avant d’écrire 6 chansons en 15 heures. De fil en aiguille, on est partis en tournée… Et nous revoilà avec un nouvel album!
Beaucoup de musiciens multiplient les projets actuellement. Est-ce une évolution naturelle du monde de la musique?
[Jack White] Lorsque j’ai dit à mon agent qu’un deuxième album était prêt, je lui ai demandé si c’était bien de le sortir tout de suite. Les gens vont-ils croire que je préfère la quantité à la qualité? La vérité, c’est que je ne réfléchis pas comme ça. Je ne fais pas partie des Backstreet Boys, je n’ai pas peur que les jeunes m’oublient. Je fais de la musique parce que j’en ai envie, pas parce que j’ai besoin de gagner de l’argent! De façon générale, le business ne fait jamais bon ménage avec l’art. Lorsqu’on a voulu jouer en Amérique du Sud avec The White Stripes, tout le monde nous disait : «Mais non, personne n’achète de disques là-bas, il vaut mieux jouer à New York, à Londres et à Paris!» Pareil lorsque tu fais partie d’Aerosmith ou des Rolling Stones. Tu es censé rester dans ces groupes parce que les gens n’ont pas envie d’écouter un disque solo de Joe Perry ou de Keith Richards. C’est la même chose pour moi. On me dit : «The Dead Weather sonne super bien, mais s’il te plaît, refais un album des White Stripes!»
Le son de Sea of Cowards est très organique, l’avez-vous composé d’une seule traite?
[Jack White] On écrit tous les quatre et on ne sait jamais où ça va aller. Je me mets à la batterie, on part sur un instrumental comme Blue Blood Blues, on enregistre sans savoir quand ça va s’arrêter ni lequel d’entre nous va chanter. Avec les White Stripes, c’est très différent. J’écris une chanson au piano, et on l’électrifie avec Meg.
C’est une approche nouvelle pour toi, Alison?
[Alison Mosshart] Je jouais avec trois autres musiciens à mes débuts, mais la collaboration n’était pas aussi étroite qu’avec The Dead Weather. Avec The Kills, on procède un peu comme les White Stripes. Jamie [Hince, l’autre moitié du duo] et moi, on écrit chacun de notre côté, on ne jamme jamais. Impossible avec une boîte à rythmes!
Vous avez enregistré au Third Mand studio de Jack, à Nashville. Est-ce là que va naître le prochain disque des White Stripes?
[Alison Mosshart] Sans doute, oui. Je crois que j’y enregistrerai tous mes albums jusqu’à la fin de mes jours!
Aimeriez-vous que The Kills y enregistre?
[Jack White] Ils sont les bienvenus, quand ils veulent!
Sea of Cowards
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