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Santé mentale: tous les patrouilleurs du SPVM formés en désescalade d’ici 2022

Photo: Photo: Cités Nouvelles - Archives

L’ensemble des patrouilleurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) seront formés en désescalade d’ici 2022 afin de mieux intervenir auprès des personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

Le SPVM présentera mardi prochain à l’hôtel de ville les détails de cette formation dans le cadre d’une séance d’information organisée par la Commission sur la sécurité publique de la Ville de Montréal.

Les policiers montréalais reçoivent une formation pour intervenir auprès des clientèles vulnérables depuis 1996, mais celle-ci a évolué au fil du temps, comme l’indique un document public du corps de police qui détaille la présentation qui sera réalisée la 9 avril. En 1999, cette formation misait sur la «communication tactique», puis a été mise à jour en 2014 pour porter sur la «communication lors d’un conflit».

Depuis 2018, le SPVM met désormais l’accent sur la «désescalade», qui consiste à résoudre de façon pacifique une situation conflictuelle impliquant un policier et une personne en crise en priorisant la communication pour calmer le jeu plutôt que l’usage de la force. Puisque cette formation d’un jour n’est donnée qu’à 12 patrouilleurs à la fois dans des locaux du SPVM, l’ensemble des agents des différents postes de quartier de la métropole devraient avoir reçu celle-ci d’ici 2022, estime le corps de police.

«Le nombre d’interventions en santé mentale est en forte hausse.» -Pierre Saint-Arnaud, directeur des communications de l’École nationale de police du Québec

En plus de comprendre des notions théoriques sur la définition de la désescalade et les signes permettant de déterminer qu’une personne est perturbée, cette formation inclut également des simulations de situations de crise pouvant survenir dans différents lieux, notamment un parc ou un dépanneur.

Les agents seront également confrontés à une simulation de tentative de suicide par policier interposé. De telles situations surviennent lors qu’une personne agit d’une manière menaçante à l’égard d’un policier dans le but prémédité de «provoquer une réponse mortelle» en obligeant l’agent de la paix à utiliser son arme à feu, explique une étude réalisée en 2016 par l’École nationale de police du Québec sur ce phénomène.

«Ces individus armés mettent volontairement la sécurité des policiers ou d’autres personnes en danger dans un dessein suicidaire. Les policiers disposent de peu d’informations et doivent intervenir avec une compression temporelle importante», notait alors la chercheure Annie Gendron, à l’origine de cette étude.

Désamorcer les crises
Le SPVM collabore d’ailleurs depuis 2012 avec le CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal par le biais de son Équipe de soutien aux urgences psychosociales, qui épaule les forces de l’ordre «lors d’interventions impliquant des personnes en crise ou dont l’état mental est perturbé».

Une formation volontaire de quatre jours a par ailleurs été introduite en 2013 visant à permettre aux agents de la paix d’être en mesure de «désamorcer» une situation de crise impliquant une personne dont «l’état mental est perturbé ou en crise grave».

Cette formation permet notamment aux policiers d’apprendre à détecter les symptômes de différentes maladies mentales et de «repérer les différentes phases d’une crise» afin d’appliquer la bonne méthode d’intervention «en fonction de la situation».

La séance d’information, qui aura lieu à 9:00 dans la salle du conseil municipal, sera suivie d’une période de questions du public.

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