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De nouvelles sommes pour les anciens combattants sans abri

Photo: Darren Calabrese/Archives La Presse canadienne

Chocs post-traumatiques, dépressions et problèmes de dépendance sont quelques-uns des maux qui mènent plusieurs anciens combattants à la rue. Alors que le gouvernement fédéral vient de débloquer 3 M$ pour épauler les organismes leur venant en aide, un ancien lieutenant-général garde espoir de pouvoir «aller les chercher» pour leur offrir une meilleure vie.

«Quand on porte l’uniforme et qu’on a des problèmes comme ça, ce n’est pas nécessairement notre premier réflexe de le dire à tout le monde. On se sent diminué. On se sent plus faible que les autres et on ne veut pas le montrer», a confié à Métro lundi l’ancien combattant de l’armée de l’air canadienne, Yvan Blondin.

«Quand ils se retrouvent dans la rue, ils ne s’identifient pas souvent comme vétérans parce qu’ils ont honte», ajoute-t-il.

Le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, a pris part à une conférence de presse lundi au centre-ville de Montréal pour annoncer une aide financière de 3 M$ de la part du gouvernement fédéral à 22 organismes canadiens venant en aide aux vétérans et à leurs proches.

De ce montant, 890 000$ seront dédiés à la Mission Old Brewery, un organisme d’aide aux personnes en situation d’itinérance de la métropole. Cette somme permettra de financer pendant cinq ans le programme Les Sentinelles, qui a été mis en place en 2017 afin de guider les vétérans sans abri vers la réinsertion sociale. Le programme leur offrant du soutien psychologique en plus de les aider à se trouver un logement convenable.

«Il y en a beaucoup qui se sont déployés, qui ont servi lors d’opérations militaires et qui ont été troublés ou qui ont vécu le syndrome du choc post-traumatique. […] S’il y en a là-dedans qui se retrouvent dans la rue après une dizaine d’années de service militaire, ce n’est pas acceptable», a dit M. Blondin.

«Quand ces personnes-là se retirent et ne sont pas là pour recevoir les services, il faut aller les chercher.» -Yvan Blondin, ancien combattant de l’armée de l’air canadienne 

L’ancien militaire, qui notamment été déployé en Irak en 1991 ainsi qu’en Afghanistan, a pris sa retraite en 2015. Il occupe aujourd’hui le poste de président du conseil d’administration de la Fondation québécoise des vétérans, qui représente 120 000 anciens combattants dans la province. 

Services adaptés
Selon le ministre MacAulay, les traces laissées par les missions militaires sur les anciens combattants comptent parmi les raisons pour lesquelles les vétérans sans abri ont besoin de services adaptés à leur situation spécifique.

«Les vétérans voient des choses que nous ne voyons pas. Je n’entrerai pas dans les détails, mais c’est horrible et ça peut beaucoup affecter leur vie et leur façon de pensée. C’est quelque chose à laquelle un Canadien normal n’a pas à faire face», a expliqué à Métro le ministre MacAulay.

Au cours des deux dernières années, le programme Les Sentinelles a permis à 16 anciens combattants à Montréal de réintégrer un logement.

«On se dit qu’à moyen terme, si on met les efforts, on va être capable de mettre fin à cette forme d’itinérance», a indiqué le directeur des services de logements, de santé urbaine et de recherche à la Mission Old Brewery, Georges Ohana. 

«C’est une itinérance qui est beaucoup plus ciblée. Du moment qu’on est capable d’offrir des services qui sont plus identifiés, plus arrimés et plus spécialisés, on est capable de venir à terme de cette forme d’itinérance», a-t-il ajouté.

Dans l’ensemble du Canada, quelque 2500 vétérans sont sans-abri, soit environ 6% de l’ensemble des personnes en situation d’itinérance au pays.

 

 

 

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