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Catalogne: rencontre productive entre Blanchet et Puigdemont

Vague de dénonciations: Yves-François Blanchet nie les allégations
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois Photo: Métro

De passage en Belgique mardi, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a tenu une longue discussion avec l’ex-président de la Catalogne, Carles Puigdemont. Le leader bloquiste en ressort plus confiant que jamais d’enfin pouvoir accueillir son collègue indépendantiste au Québec.

M. Blanchet considère avoir rencontré un homme résolument «optimiste», mardi à Waterloo. «L’optimisme de M. Puigdemont semble justifié par une évolution dans les institutions européennes», a affirmé le leader bloquiste en entrevue avec Métro.

Selon lui, «l’orientation qui semble être celle de l’avocat principal de la Cour de justice de l’Union européenne permet tous les espoirs».

Il y a un mois, neuf dirigeants catalans indépendantistes ont reçu des condamnations de 9 à 13 ans d’incarcération. M. Blanchet, qui avait alors condamné une «dérive autoritaire» de la part de l’Espagne, voit aujourd’hui les choses d’un meilleur oeil. «Si, éventuellement, les députés catalans au parlement européen sont bel et bien assermentés, ils bénéficieraient d’une immunité qui commanderait la libération des prisonniers politiques et qui permettrait à M. Puigdemont d’aller où bon lui semble, au moins en Europe», a-t-il avancé.

MM. Blanchet et Puigdemont ont convenu de continuer à «avoir une relation de suivi» afin de concrétiser la venue de ce dernier dans la province.

Appel en Chambre

À Ottawa, la situation est appelée à évoluer, croit le chef du Bloc. «Ce que je souhaite, et tel est le pouvoir [du premier ministre Justin] Trudeau, c’est qu’il donne à son ministre de l’Immigration la directive de donner un permis de séjour temporaire à M. Puigdemont, comme il l’avait fait avec José Bové», a ajouté M. Blanchet en provenance de la Belgique, où Carles Puigdemont demeure en exil.

M. Trudeau «se comportera en démocrate» lorsqu’il aura bel et bien pris cette décision, selon M. Blanchet. Le premier ministre refuse depuis plusieurs mois de permettre une visite de l’ex-président catalan.

À l’approche de la rentrée parlementaire, M. Blanchet cible plusieurs priorités, mais le cas de M. Puigdemont et la Catalogne devra être abordé à la Chambre des communes, convient-il.

«À la fin du discours de la soirée électorale, j’ai parlé des francophones hors-Québec, des Autochtones et de la Catalogne. Ce sont des gens pour lesquels j’ai un engagement très particulier. On peut s’attendre rapidement à ce que, dans l’actualité parlementaire, il y ait une intervention» – Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Le leader de la formation d’opposition évoque de «bonnes chances» que le gouvernement Trudeau revoie sa décision. «On demande que M. Trudeau respecte les valeurs de liberté, de démocratie et de droits humains, des valeurs dont il se revendique lui-même», a soutenu M. Blanchet.

Des années de combat

En 2017, la Catalogne avait unilatéralement déclaré son indépendance après un référendum qui avait vu le «oui» remporter le vote de façon importante. La décision du parlement catalan avait toutefois poussé l’État espagnol à déclencher des élections anticipées dans la région. Madrid avait également amorcé des poursuites contre l’exécutif catalan.

M. Puigdemont faisait partie de ceux que l’Espagne a accusé de «rébellion» en 2017. Il a fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrestation en octobre.

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