Soutenez

Maternelles 4 ans: «la claque de trop», dit la Fédération de la santé et des services sociaux

maternelles 4 ans
Les travailleuses des CPE sont loin d'avoir le sourire aux lèvres. Photo: iStock

Les travailleuses des CPE et des services de garde en milieux familiaux régis et subventionnés font face à d’importants défis et l’ajout des maternelles 4 ans partout au Québec risque d’être «la claque de trop», déplore la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Services aux enfants menacés, manque de personnel sur les listes de rappel, sentiment d’être «dévalorisées»: le syndicat dresse un portrait sombre de la réalité des employées du milieu des services de garde éducatifs. 

«Les travailleuses et les responsables de garde en milieu familial se sentent complètement délaissées par les gouvernements successifs», lance sans détour Louise Labrie, représentante du secteur CPE à la FSSS-CSN.

«On craint pour la survie et pour la qualité des services offerts aux enfants», ajoute Mme Labrie.

Déjà «amoché par des années d’austérité», le réseau de services de garde éducatifs risque d’être «déstabilisé» avec l’ajout des maternelles 4 ans, avertit le syndicat.

La CSN déplore que le gouvernement n’a pas «la bonne cible», puisque «70% des enfants actuellement dans les maternelles 4 ans proviennent des CPE et du réseau des services de garde éducatifs», dit Mme Labrie. 

«Des maternelles 4 ans, ça existait déjà il y a quelques mois. On était en faveur de leur déploiement dans les milieux défavorisés parce que c’est ce milieu-là qui est mis sous la loupe pour aider les enfants qui ont des fragilités quand ils rentrent dans le milieu scolaire. On était en accord avec cette partie-là», explique Mme Labrie. Le déploiement des maternelles 4 ans donne toutefois lieu à «une concurrence [avec les CPE] qui ne marche pas et le coût est énorme pour les contribuables».

Par ailleurs, tout ne serait pas rose dans le monde des maternelles 4 ans. Mme Labrie affirme avoir «des échos sur le terrain» à l’effet que le ratio de 2 éducateurs pour 17 enfants ne serait pas respecté.

«Ce qu’on a sur la place publique actuellement, c’est un ministre de l’éducation qui met de l’avant des maternelles 4 ans et qui laisse miroiter aux parents que ces services-là sont de meilleure qualité que les CPE, même si il ne le dit pas dans ces mots-là. Et notre ministre de la famille est peu présent sauf pour dire qu’il va y avoir un petit peu d’ouverture de places, mais qui va aller travailler dans ces lieux-là avec les conditions actuelles», demande Mme Labrie. 

Sondage «inquiétant»

La CSN a dévoilé dimanche matin les résultats d’un sondage interne réalisé auprès de «2700 personnes provenant du secteur des services de garde éducatifs».

Un total de «44%» des répondants affirment que le débat sur les maternelles 4 ans «affecte leur moral», alors que 72% des répondants en milieu familial régi et subventionné affirment que la pénurie de remplaçantes les affecte personnellement.

«On a des postes vacants à bien des endroits que les jeunes ne veulent pas prendre. Il y en a qui viennent travailler quelques temps et qui se retirent de la profession parce que les salaires et les conditions ne sont pas au rendez-vous», affirme Louise Labrie.

La CSN note la «baisse significative» des inscriptions en Technique d’éducation à l’enfance dans la région de Montréal. Le nombre d’inscriptions dans ce programme serait passé de 1334 en 2012 à seulement 946 en 2019.

Dans son communiqué, la CSN, salue le retour du tarif unique dans les services de garde subventionnées, mais souhaite que le gouvernement prenne «d’autres mesures afin de rassurer les parents, le personnel et les futur étudiantes» pour «consolider» les CPE et les responsables des services de garde éducatifs à l’enfance.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.