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«The Walking Dead»: dans la peau d’un zombie

The Walking Dead est diffusée le dimanche, à 21 h, sur AMC. Photo: Jace Downs/AMC

Présente dans le paysage télévisuel depuis presque 10 ans, la série The Walking Dead continue de piquer la curiosité des spectateurs. Campée dans un monde post-apocalyptique, elle est peut-être plus pertinente que jamais.

Alors que la 10e saison est diffusée sur AMC, Métro s’est entretenu avec le producteur Greg Nicotero, maquilleur renommé et responsable des effets spéciaux de la série.

Comment votre travail a-t-il évolué depuis le début de la série?
Dans la saison 1, «l’apocalypse zombie» ne datait que de six ou huit semaines. La décomposition n’était pas très avancée. Puisque la série progresse dans le temps, l’état des zombies se dégrade de plus en plus. La peau a disparu et on est rendu aux muscles, aux os. Nous n’avons jamais arrêté de travailler au look des zombies, et j’en suis très fier. Je crois que The Walking Dead a fait beaucoup pour redonner ses lettres de noblesse au travail des maquilleurs d’effets spéciaux.

L’émission se dirige vers une 11e saison. Avez-vous discuté avec les autres producteurs de la façon dont vous voulez que la série se termine et du moment opportun pour le faire?
Nous n’avons pas encore eu ce genre de discussions. Avec la fin de la bande dessinée [qui a servi d’inspiration à la série] l’année dernière, on s’est demandé quelle direction la série allait prendre. La beauté de tout cela, c’est qu’il y a une infinité d’histoires à raconter. J’aime savoir qu’il y a une fin en vue, parce que ça nous permet de mieux développer l’intrigue. Je suis certain que, lorsque la série s’approchera de sa fin, tout sera bien ficelé.

Lorsque la 10e saison de The Walking Dead prendra fin le 12 avril prochain, la série comptera 147 épisodes au total.

Pensez-vous que votre série a modifié l’image du zombie dans la culture populaire?
Je crois qu’avant The Walking Dead les gens avaient une idée très précise de ce à quoi un zombie devait ressembler. Désormais, je pense que notre travail esthétique a fait évoluer cette conception. Nous avons travaillé à une foule de détails, dont les yeux, la dentition, la peau et la couleur de l’épiderme. J’ai commencé à travailler à ces aspects à l’époque de Land of the Dead (2005), de George Romero. J’ai compris que les zombies n’auraient sans doute pas les mêmes yeux que les humains. C’est là qu’on a commencé à distribuer des verres de contact à tout le monde. On a aussi ajusté la taille du nez, les cheveux, la couleur des dents. Dans 5 ou 10 ans, si quelqu’un veut savoir à quoi un zombie ressemble, je crois qu’il va se référer à notre travail, et ça, c’est un très beau compliment.

Selon vous, qui avez travaillé dans le monde de l’horreur, qu’est-ce qui effraie les gens dans la situation sanitaire et politique actuelle?
Je crois que ç’a beaucoup à voir avec la médiatisation des événements. Même dans le classique Night of the Living Dead, les personnages s’informent de la situation avec les bulletins de nouvelles. Les films de zombies ont toujours parlé des médias de façon plus ou moins détournée. J’ai travaillé au film de Frank Darabont The Mist. Ce qui m’a frappé à la lecture du scénario, c’est à quel point les choses peuvent mal tourner lorsque quelque chose se met à dérailler dans la société. Les peurs primaires des gens font rapidement surface. Vous savez, les gens ont arrêté de se baigner dans l’océan après la sortie des Dents de la mer. Ça fait partie de notre inconscient collectif, sur lequel on n’a pas vraiment de contrôle. De nos jours, on a l’impression qu’on a la solution au bout de notre téléphone. On pense qu’on va trouver des réponses en cherchant sur l’internet, mais ce n’est pas de cette façon que ça fonctionne. La peur témoigne de la fragilité de notre écosystème et de notre absence de maîtrise sur ce qui nous entoure.

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