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Les reprises de logements sèment l’inquiétude à l’approche du 1er juillet

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Scènes de déménagement du 1er juillet 2019 Photo: Josie Desmarais/Métro

Les reprises de logements sèment l’inquiétude auprès de locataires et d’organismes alors que la période du déménagement approche à grand pas. Une situation que vient complexifier la crise du coronavirus.

L’Office municipale d’habitation de Montréal (OMHM) constate une augmentation des appels reçus jusqu’à maintenant à son service de référence concernant des locataires inquiets de ne pas pouvoir trouver un logement d’ici la fin de leur bail, le premier juillet, a appris Métro. L’organisme a ainsi reçu 51 appels à cet effet depuis le début de l’année, contre 33 à la même période l’an dernier.

L’OMHM a présenté ces informations mercredi aux membres d’un comité créé par la Ville pour trouver des solutions afin d’éviter à des locataires de se retrouver à la rue le premier juillet. Bien que ces données ne soient pas suffisantes pour dresser une tendance, elles ont soulevé des inquiétudes chez diverses associations de locataires. 

«On est sensibles avec cet enjeu-là», assure à Métro le responsable de l’habitation au comité exécutif, Robert Beaudry. 

Reprise de logements

Des appels en question, la majorité concernent des locataires qui font face à une reprise de leur logement. Dans cette catégorie, l’OMHM inclut également les évictions pour des motifs d’agrandissement ou de subdivision et les reprises pour non-paiement de loyer, notamment.

Métro a discuté avec une résidente de 76 ans du quartier Villeray qui a reçu un avis de reprise de logement. Le premier juillet, elle devra quitter l’appartement où elle demeure depuis 43 ans.

«Je dois déménager le premier juillet et je ne peux pas sortir. Je ne sais pas ce que je vais faire», confie Anna. Cette dernière, qui vit seule et a des problèmes de santé, essaie actuellement de limiter le plus que possible ses sorties, par crainte de contracter le coronavirus. Dans ces conditions, elle ignore comment elle réussira à trouver un nouveau logement d’ici à la fin de son bail. 

«Je ne sais pas ce que je vais faire. Je vis beaucoup d’anxiété», ajoute-t-elle, la voix tremblante. 

Vives inquiétudes

Les reprises de logements font partie des droits des propriétaires qui désirent rendre ceux-ci disponibles pour eux-mêmes ou pour des membres de leur famille. Ils doivent alors envoyer un avis à leurs locataires six mois avant la fin du bail.

Des organismes déplorent toutefois que nombre de ces avis sont frauduleux et visent plutôt à évincer des locataires pour ensuite augmenter drastiquement le loyer de ces logements.

«On peut penser qu’une grande partie de ces reprises de logements sont malveillantes», affirme le responsable des dossiers politiques au Comité logement de la Petite-Patrie, Martin Blanchard. 

Si cette situation s’avère déjà complexe pour les locataires en temps normal, elle devient encore plus ardue en raison de la crise du coronavirus, qui limite les possibilités de visiter des logements et accroît la précarité financière de nombreux Montréalais.

«Ce qui nous fait peur, c’est que des milliers de locataires vont, au bout du compte, prendre un taudis infesté de coquerelles et de moisissure. Il sera beaucoup plus cher que ce qu’ils peuvent se permettre, mais ils ne pourront rien trouver d’autre.» -Martin Blanchard, responsable des dossiers politiques au Comité logement de la Petite-Patrie

Trouver des solutions

Face à cette situation, le Front d’action populaire en réaménagement urbain presse le gouvernement du Québec de repousser la fin des baux des locataires. M. Blanchard estime pour sa part que davantage de mesures d’aide financière pour les locataires sont nécessaires.

«On travaille avec Québec concernant certaines demandes», assure Robert Beaudry. La Ville devrait d’ailleurs présenter «prochainement» son plan de match en prévision de la période des déménagements. 

«Les audiences à la Régie du logement sont toujours suspendues, dont celles pour les reprises, afin qu’il n’y ait pas d’expulsions pendant l’état d’urgence sanitaire. Nous continuerons de nous assurer que personne ne se retrouve à la rue, ni maintenant, ni le 1er juillet», a pour sa part réagi par courriel le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.

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