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Coronavirus: Québec offrira des prêts de 1500$ aux locataires vulnérables

Logement
Photo: Josie Desmarais/Métro

Québec offrira un prêt «sans intérêt» de 1500$, remboursable d’ici août 2021, aux locataires dont les revenus ont été diminués en raison du coronavirus. Des mesures d’hébergement d’urgence seront aussi débloquées, pour permettre aux futurs propriétaires qui ne pourront emménager dans leur résidence de toucher 2000$ par mois, pendant 60 jours.

«Ce sont des solutions concrètes pour aider certains ménages à payer leur loyer, tout en permettant à d’autres d’entrevoir une fin heureuse à leur projet résidentiel. Nous ne laisserons personne de côté», a indiqué la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, dans une déclaration.

Les locataires qui voudront se prévaloir du prêt de 1500$ – ce qui «correspond en moyenne à deux mois de loyer – devront adresser une demande à la Société d’habitation du Québec (SHQ) d’ici le 15 juillet prochain. Ils pourront le faire par le biais d’un formulaire qui sera «accessible sous peu». Fait important: l’aide financière sera versée directement au propriétaire. Le ministère affirme que la mesure répondra tout de même aux enjeux de liquidités des locataires.

Très loin d’être suffisant, selon des organismes

Au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), l’organisatrice communautaire Véronique Laflamme est sans équivoque. «Ça va prendre beaucoup plus que ça pour rassurer les locataires. On se serait attendus minimalement à une prolongation des baux, pour calmer le jeu, parce qu’on se dirige vraiment vers un scénario catastrophe», dit-elle.

À l’instar de plusieurs comités de logement, son organisme réclame qu’un fonds d’urgence soit mis sur pied par le gouvernement Legault, de concert avec les municipalités, pour soutenir les locataires «aussi longtemps que nécessaire».

«On aurait espéré des mesures plus structurantes. Certes, c’est un premier pas, mais on espère qu’il y aura une suite. Ça presse.» -Véronique Laflamme, du FRAPRU

Même son de cloche pour le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires (RCLALQ), Maxime Roy-Allard. «Les loyers non-payés s’accumulent assez vite. Deux mois de prêts, ce n’est pas suffisant quand on sait que la crise pourrait perdurer encore longtemps. Ce n’est pas clair si ce prêt sera renouvelable, dans le contexte», dit-il.

Il dénonce également que le gouvernement fasse «deux poids deux mesures» en remboursant les frais de déménagement aux futurs propriétaires, sans rien garantir en retour aux locataires. «Eux aussi pourraient devoir bouger. Mais rien n’est prévu. C’est injuste», tranche M. Roy-Allard.

La CORPIQ «soulagée»

Québec remboursera également 2000$ par mois, pendant deux mois, aux citoyens dont l’installation dans une nouvelle résidence sera reportée. La somme couvrira des frais d’hôtels ou de location d’espaces, notamment. Pour être admissible, la résidence d’une personne devra toutefois avoir été mise en chantier avant le 25 mars. Le tout, «en prévision d’une livraison entre le 1er avril et le 31 août». Une aide financière de 1000$ couvrira aussi les frais d’entreposage et de déménagement.

À la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), le directeur des communications Hans Brouillette accueille la nouvelle avec «beaucoup de soulagement».

«On pense que ça va nous permettre de subvenir à l’essentiel, avec les frais d’entreposage également. Si l’hébergement temporaire devrait durer plusieurs mois, ce serait une autre paire de manches par contre.» -Hans Brouillette, de la CORPIQ

Si les retards dans la construction devaient atteindre deux ou trois mois, plusieurs propriétaires pourraient toutefois se retrouver «en difficultés» selon lui. «Ça risque d’être serré et il faudra réévaluer à ce moment-là», dit M. Brouillette. Ce dernier salue le fait que les prêts de 1500$ destinés aux locataires seront directement versés aux propriétaires. «Ça va faire en sorte que les locataires ne se placeront pas dans une situation de loyer impayé. Cela générerait beaucoup de judiciarisation, voire des expulsions», conclut le porte-parole.

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