Des coquerelles sèment la discorde entre des voisins de Montréal-Nord
Un propriétaire de Montréal-Nord n’en peut plus de devoir payer des exterminateurs en raison d’une infestation de coquerelles qui proviendrait du bloc voisin.
Depuis 2018, Giovanni Di Stefano affirme avoir dépensé des milliers de dollars pour éliminer les coquerelles qui font parfois leur apparition dans l’immeuble à logements de la rue Rolland dont il est propriétaire.
«J’ai des bons locataires. Je fais tout pour garder mon bloc en ordre», soutient-il
Or, il ne se doutait pas que cette infestation proviendrait en fait de l’immeuble adjacent au sien, avec lequel il partage un mur mitoyen.
Alors que le dernier rapport de l’exterminateur «suspectait» qu’il pouvait y avoir un problème dans l’immeuble voisin, le témoignage anonyme d’un locataire habitant cet immeuble depuis plusieurs années consoliderait ce soupçon.
«Je vois des coquerelles tous les jours, dit le locataire. Ce n’est pas vivable. Une fois, j’en ai même trouvé dans ma chambre. C’est dégueulasse.»
Ce locataire convient avoir noté des «efforts» de la part de son propriétaire pour exterminer les coquerelles, mais affirme que ceux-ci n’auraient pas été suffisants pour éradiquer ces parasites.
«J’en ai retrouvé dans mon appartement deux ou trois jours après le passage d’un exterminateur», déplore-t-il.
Mise en demeure
Espérant récupérer certains frais causés par l’infestation que son voisin n’aurait pas su contrôler, M. Di Stefano a envoyé une mise en demeure au mois de mai afin de faire bouger les choses. Il réclame ainsi plus de 700$ à son voisin en plus de le menacer de poursuite s’il ne mandate pas un expert en la matière pour «faire les traitements qui s’imposent».
«Je me sens envahi par la négligence du voisin et ça me coûte des sous en plus», déplore M. Di Stefano.
Ce dernier a déposé une plainte l’arrondissement le 1er juin. Appelé à commenter l’événement, l’arrondissement de Montréal-Nord a informé que la plainte de M. Di Stefano était actuellement «en traitement».
«L’arrondissement est soucieux d’offrir aux citoyens de Montréal-Nord un cadre de vie sain et salubre dans le respect des lois et règlements en place», a commenté le porte-parole Louis Tremblay.
La propriétaire se défend
Contactée par Métro, la propriétaire de l’immeuble voisin, Gloria Barrera, reconnait qu’il y a un problème de coquerelles dans son immeuble. Elle assure toutefois avoir pris les mesures nécessaires pour s’attaquer au problème.
«La volonté ne nous manque jamais», mentionne Ivan Barrera, fils de la propriétaire qui parle en son nom. Celui-ci indique que deux interventions de l’exterminateur ont été effectuées depuis le 1er juin.
Mais si le problème persiste, selon lui, c’est qu’il y aurait eu un manque de collaboration de certains locataires dans la lutte contre la vermine.
«Souvent, le problème, c’est que le locataire n’a pas fait sa préparation le jour de l’extermination», dit-il.
Il évoque aussi des problèmes de salubrité dans la façon de jeter les ordures. «J’ai malheureusement observé que certains locataires sortent les poubelles tous les jours et dans des boîtes non étanches, dit-il. Ma mère prend tout le temps le temps de parler aux locataires pour leur dire à quel point c’est important de respecter les horaires des collectes, mais aussi la façon de sortir les poubelles.»
M. Barrera estime toutefois que sa mère n’est pas responsable des coquerelles présentes chez M. Di Stefano.
Responsabilité partagée
Selon la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) le dialogue et la collaboration entre voisins sont les méthodes à prôner dans une situation d’infestation de coquerelles, une vermine «reconnue», selon lui, comme étant difficile à éliminer.
«Si collaboration il n’y a pas, il y a une certaine escalade des communications, explique le directeur des opérations de la CORPIQ, Kevin Buche. Ça peut finir à la cour du Québec ou des petites créances dans une poursuite pour les dommages résultant de la négligence.»
Les propriétaires et les locataires doivent faire preuve d’un effort concerté pour l’extermination soit efficace, ajoute-t-il.
«Il faut que le locataire collabore en déplaçant des meubles et que le propriétaire traite non seulement le logement concerné, mais ceux autour aussi.»