Modavie, le bonheur de se faire un bon resto en temps de pandémie
Bar à vins et bistro français, le Modavie colore le Vieux-Montréal de ses bons vins, de sa nourriture réconfortante et de sa musique enivrante depuis 1997. Lunch d’affaires, 5 à 7, brunch en famille ou soirée enflammée avec l’être aimé, le Modavie vous accueille comme il se doit! Notre journaliste s’y est rendue afin de tâter le pouls du monde de la restauration à l’heure où les restrictions liées à la COVID-19 sont omniprésentes. Et aussi pour goûter aux délices que la Maison a à offrir!
Ayant pignon sur la rue Saint-Paul Ouest, le Modavie imprègne aussitôt le visiteur de son ambiance chaude et feutrée grâce à son décor typique du Vieux-Montréal: murs de pierre, plafonds de bois, lumières rondes tamisées, banquettes en cuir… Derrière son masque et sa visière, une charmante hôtesse nous accueille avec le sourire (perceptible malgré son masque).
Une fois attablée, c’est un serveur très courtois prénommé Enzo qui me présente la carte des cocktails et des vins ainsi que le menu tout en remplissant mon verre d’eau. De son sympathique accent du sud de la France, il m’explique que j’ai le choix entre le service standard avec précautions, ou encore que je peux remplir mon verre d’eau et mon verre de vin moi-même tout au long de la soirée. Je choisis de faire confiance à la Maison et de profiter de chaque attention qu’on voudra bien m’accorder. C’est d’ailleurs à ce moment que Lorenzo Baldassarre, le maître d’hôtel des lieux, vient se présenter et me souhaiter une bonne soirée. Un service jusque-là impeccable.
C’est un départ!
Le Mirage fut mon premier choix de la soirée. Composé de Bombay Sapphire, de St-Germain, de jus de lime et de jus de pamplemousse, ce cocktail ne manquait certainement pas d’amertume. Parfait pour titiller l’appétit! Quant à mon invité, c’est sur un bon vieux classique qu’il s’est rabattu: un Old Fashioned fait de bourbon, d’orange et d’Angostura.
En fond sonore, on pouvait ouïr la chansonnette française d’une autre époque. La trame sonore d’Amélie Poulin, d’Édith Piaf, de Charles Aznavour et de bien d’autres artistes nous transportait dans une belle France aux airs de fête. Figure emblématique de la scène jazz à Montréal, le Modavie encourage les talents locaux en les invitant à performer pour le plaisir des affamés. Ce soir-là, c’est le musicien Sam Orsini qui a empli la pièce de ses notes de guitare acoustique et de ses chansons très bien interprétées de Neil Diamond, de CCR, d’Elton John. Mélancolie et exaltation s’entremêlaient, offrant aux invités, qui participaient avec entrain, une parfaite performance musicale.
À manger!
Malgré un mois de juillet caniculaire, j’ai opté pour la soupe à l’oignon. Et je n’ai pas regretté mon choix. Des oignons caramélisés réduits dans la bière et baignant dans un bouillon de bœuf savoureux recouvert d’un morceau de pain grillé, de cheddar et de gruyère gratiné et d’une garniture d’oignons verts: un classique! Comme deuxième entrée, mon invité a choisi le gravlax de saumon. Rehaussés d’une marinade et d’une émulsion composées de plusieurs agrumes, les morceaux de saumon fondant se mariaient parfaitement aux saveurs acidulées.
Pour le choix des plats principaux, je me suis (facilement) laissée convaincre par Enzo en choisissant la spécialité de la Maison: les côtelettes d’agneau grillées au romarin et son accompagnement de grelots et de légumes. Encore une fois, mon choix fut le bon! La cuisson de l’agneau était parfaite: un cœur médium-saignant et des stries de gril bien marquées. Fondante et parfumée, la chair cédait sans difficulté sous la dent. Je me suis laissée tenter par un autre classique de la cuisine de bistro français pour le deuxième plat: une bavette de bœuf sauce bordelaise et purée à la truffe. À l’origine, ce plat est servi avec des frites, mais la truffe présente dans la purée de pommes de terre m’a convaincue de faire une entorse au menu. Mes choix se sont révélés irréprochables!
À boire!
Pour accompagner ces plats copieux, j’ai opté pour un Côte de Brouilly, un Beaujolais avec une belle acidité afin de ne pas saturer les papilles étant déjà bien éveillées par les plats gras et salés. Une fois de plus, notre serveur, alerte telle une biche, y est allé d’une proposition. Lui faisant totalement confiance, j’accepte donc de changer mon choix de vin pour un sancerre rouge fait entièrement de pinot noir de la Vallée de la Loire. Frais et légèrement épicé, doté d’une finale longue et bien ronde, ce vin était en parfaite harmonie avec les plats.
Le Modavie propose une variété de plus de 150 vins sélectionnés par le sommelier Florent Piché-Poirier. En constante évolution, la carte comprend une vaste sélection de vins d’importation privée.
Après avoir dégusté et bu ces délices, j’étais rassasiée, mais qui ne vois-je pas venir nous proposer un digestif! Enzo nous offrit un cognac à la poire servi sur glaces. Parfumé, doux et très légèrement sucré; un alcool de choix pour accompagner la crème brûlée qui venait clore ce repas. Du moins, c’est ce que je me disais jusqu’à ce que j’aperçoive Lorenzo déambulant en notre direction avec deux verres de porto sur son plateau.
Le souvenir que je garde du Modavie? Un endroit où, malgré la situation actuelle, il fait bon profiter un peu de la vie et oublier nos soucis. Et tout cela, vécu selon les règles de l’art de vivre.