Les filles de Caleb: une saga résumée
C’est sous la forme des souvenirs d’Émilie Bordeleau, contés à sa fille Blanche et à sa petite-fille Élise, que se construit l’opéra-folk Les filles de Caleb. On le sait donc d’entrée de jeu : l’adaptation scénique sera trop éloignée de la série pour qu’on soit tenté de faire une comparaison avec Marina Orsini, Roy Dupuis et compagnie…
L’équipe du spectacle musical basé sur la saga d’Arlette Cousture est parvenue à ne pas dénaturer l’histoire d’Émilie, d’Ovila et de leur famille. Néanmoins, adapter une Å“uvre aussi imposante en à peine trois heures représente tout un défi. Et si, dans l’ensemble, le pari a été tenu, on ne peut s’empêcher d’être parfois essoufflé tant l’action se déroule vite. À force de se faire résumer les événements à la vitesse de l’éclair, on a de la difficulté à s’émouvoir, ou même à suivre le fil du récit.
Malgré tout, on ne peut que saluer le travail des artisans derrière l’opéra-folk. L’inventive mise en scène d’Yvon Bilodeau réussit à conserver une unité de lieu tout en présentant trois générations. Michel Rivard signe de belles chansons qui collent à l’histoire et sont interprétées par un groupe de musiciens juste assez présents sur scène et par des comédiens-chanteurs tous très en voix.
Au sujet de ces derniers, on doit souligner le travail d’Yves Soutière, impeccable dans le rôle de Douville, et de Marie-Michèle Desrosiers, qui incarne la mère d’Émilie. Et si Luce Dufault et Daniel Boucher sont davantage chanteurs qu’acteurs, les deux tirent leur épingle du jeu et réussissent à recréer sur scène la passion entre Ovila et sa «belle brume», qui a fait rêver toute une génération de jeunes filles…
Les filles de Caleb
Au Théâtre St-Denis
Jusqu’au 30 avril