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Fouilles Fort-Lorette
Fouilles de 2018 du terrain de Fort-Lorette Photo: Collaboration spéciale/Ville de Montréal

Le rapport des fouilles archéologiques menées en 2018 sur le terrain de Fort-Lorette, jouxtant l’église de la Visitation, conclut que les recherches doivent se poursuivre. Le site n’aurait pas encore livré tous ses secrets. À la rechercher des meilleures façons de le mettre en valeur, la Ville poursuit ses consultations.

La firme Arkéos a remis ses conclusions après avoir mené une campagne de fouilles durant l’été précédent, une deuxième en deux ans pour le compte de la Ville.

Métro détient une copie du document très détaillé, qui n’a pas encore été rendu public. Il répertorie plus de 2400 artefacts trouvés sur le site de Fort-Lorette, dont 1500 morceaux d’os de restes d’animaux et un seul os humain.

Les fouilles ont mis au jour des restes de contenants en terre cuite ainsi des objets en verre comme des tessons de bouteilles, ou d’autres qui témoignent de diverses époques de la vie dans le fort. Pour la plupart, ils «correspondent à de menus objets typiques des contextes de missions autochtones et observés en d’autres sites semblables», souligne Arkéos.

Certains éléments se démarquent, notamment une fourchette, une paire de ciseaux, des boutons en métal, des restes de boucles de ceinture, des silex taillés ou encore une médaille. Ces pièces constituent le début d’une collection muséale pour le Fort-Lorette.

Les archéologues doivent déterminer l’emplacement exact de l’ancien fort. Ils recherchent aussi les traces du village autochtone. Le travail doit se poursuivre.

«Les interventions archéologiques menées en 2017-2018 sont, évidemment, loin d’élucider l’ensemble des questionnements quant à l’occupation et à l’organisation de la mission du fort Lorette. Comme c’est généralement le cas en archéologie, il en découle même de nouvelles interrogations qui, pour l’instant, restent sans réponse», écrivent les chercheurs.

Construit en 1691, Fort-Lorette avait remplacé la Mission de la Montagne à Montréal, destinée à l’évangélisation des autochtones, qui a été fermée en 1696.

Précautions

Parallèlement, la Ville de Montréal veut mettre en valeur le site et le rendre plus agréable aux visiteurs. Trois options sont sur la table pour l’aménagement. Elles sont le résultat d’un long processus de discussion qui a associé plusieurs partenaires, dont la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville (SHAC).

«Nous pensons qu’il est peut-être un peu tôt pour penser à une mise en valeur du site parce qu’on ne connait pas son potentiel et une grande partie de ce qu’on a sous nos pieds», souligne le coprésident de la SHAC, Yvon Gagnon.

Il est en accord avec le projet, mais avec certains bémols. «On ne peut pas investir une somme considérable pour la mise en valeur pour ensuite faire des fouilles. On sera alors obligé de tout défaire», assure ce défenseur du patrimoine.

Délais

Le conseiller du district Sault-au-Récollet, Jérôme Norman, qui participe à cette élaboration d’une vision d’ensemble, assure qu’il faut prendre le temps nécessaire avant de lancer des travaux.

«Comme le lieu est sensible et fait appel à plusieurs parties prenantes, soit Kanesatake, Hydro-Québec et la Fabrique de l’église de La Visitation, il serait difficile d’imaginer que les travaux débutent avant 2023», relève-t-il.

La Ville souhaite aussi proposer les futurs scénarios au grand public qui pourra se prononcer par le biais d’un sondage cet automne. Toutefois, aucun détail n’a filtré.

Yvon Gagnon souligne tout de même que les trois options visent l’intégration de la buanderie des Sœurs de Miséricorde, un grand bâtiment adjacent au terrain au projet. Il pourrait servir comme espace muséal ou de centre d’interprétation ou de documentation.

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