Le projet Omertà : la loi du silence
Le secret régnait sur le plateau de tournage du Projet Omertà, l’adaptation au cinéma de la populaire série télévisée qui a fait la pluie et le beau temps à la fin des années 1990. Michel Côté et Rachelle Lefevre se rencontrent dans un entrepôt désaffecté afin d’échanger des informations cruciales et ils ne laissent rien filtrer.
Peu de détails transpirent de cette histoire où la mafia italienne est associée à un vaste complot sur fond de réserves d’or. «C’est une fiction basée sur une certaine réalité, développe le réalisateur et scénariste Luc Dionne en pesant ses mots. Mais c’est complètement différent de la série. On est rendu ailleurs.»
Le cinéaste a effectué ses recherches pendant près de 10 ans pour ce qui aurait très bien pu devenir Omertà 4. «J’avoue qu’au départ, j’aurais préféré que ça soit une série télé parce que ça me tentait de retrouver ça, d’une façon peut-être plus consistante, avoue Michel Côté qui renoue avec le personnage de Pierre Gauthier. Et je savais que Luc avait pas mal d’heures avec beaucoup de matériel très intéressant… Malheureusement, au Québec, on fait la guerre à gauche, à droite, et on a moins d’argent pour la culture, alors il a été obligé de ramener son histoire à une heure et demie et ce n’est pas évident.»
Les nouvelles têtes sont nombreuses (René Angélil y sera!). Rachelle Lefebvre est une des rares femmes à joindre cet univers presque exclusivement masculin. «C’est un ajustement, concède l’actrice montréalaise mondialement connue pour son rôle dans Twilight. Ce n’est pas toujours facile. Des fois, je veux parler de souliers, de n’importe quoi. Mais ce ne sont pas juste des gars. Ce sont des vrais hommes dans le monde d’Omertà! Je pense que je suis devenue un peu moins féminine. Je suis comme un dude!»
Le film mettra également en vedette deux humoristes dans des contre-emplois : Stéphane Rousseau et Patrick Huard. De quoi augmenter les attentes en prévision de la sortie du long métrage, qui aura lieu en 2012.
«Tant mieux s’il y a des attentes, lance Patrick Huard. Ça peut juste être positif. Le problème, c’est lorsqu’il n’y a pas d’attentes et que tout le monde se crisse de toi!»
Une absence remarquée
Les amateurs de la télé-série Omertà seront heureux d’apprendre que le film conserve la plupart des éléments qui ont fait le charme de celle-ci, que ce soit la présence de Michel Côté et de Michel Dumont devant la caméra et de Michel Cusson à la musique. Mais où est Luc Picard, qui incarnait François Pelletier, le personnage qui l’a révélé au grand jour?
«Ce sont des choix, explique le réalisateur Luc Dionne. Dans une série télé, tu peux nourrir plusieurs personnages, plusieurs univers. Luc était là les deux premières années d’Omertà, il n’était pas là la troisième. J’aurais aimé être capable de tout réunir. Mais bon, l’histoire ne se prêtait pas à ça.»