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L’importance des politiques publiques pour le bien-être des tout-petits

Des enfants sur un module de parc
Photo: 123RF

Les politiques publiques contribuent à améliorer les conditions de vie des tout-petits et leurs familles, mais certaines barrières et des inégalités persistent, selon un Portrait réalisé par l’Observatoire des tout-petits.

Le Portrait, intitulé «Que faisons-nous pour nos tout-petits et leur famille au Québec?», dresse notamment un état de situation des principales politiques publiques municipales, provinciales et fédérales dont bénéficient les tout-petits et leur famille au Québec.

Plus d’une soixantaine d’experts, de chercheurs et d’intervenants terrain ont participé à la production de ce rapport. «C’est vraiment une première au Québec», indique la directrice de l’Observatoire, Fannie Dagenais.

Selon elle, la publication du Portrait tombe à point alors que la crise sanitaire a mis en lumière l’importance des politiques publiques. «Par exemple, beaucoup de gens ont été sensibilisés à l’importance des services éducatifs à la petite enfance, autant pour stimuler le développement des enfants que de faciliter la conciliation famille-travail», illustre-t-elle. 

Des avancées notables

En effet, le déploiement du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance est un exemple de politique publique qui est bénéfique pour les tout-petits et leur famille. 

Au milieu des années 90, seulement 20% des tout-petits avaient accès à une place dans le réseau. Ce chiffre est passé à 65% en 2019. 

Bien qu’il y ait encore du chemin à faire pour garantir à tous les enfants une place, il s’agit d’une avancée importante, souligne Fannie Dagenais.

«Les services de garde éducatifs peuvent réduire les inégalités parce qu’ils contribuent à stimuler le développement des tout-petits, en plus de favoriser le taux d’activité des mamans sur le marché du travail», ajoute-t-elle.

En effet, au Québec, le pourcentage de mamans d’enfant de moins de 3 ans sur le marché du travail est passé de 61% en 1996 à 80% en 2016, soit une augmentation de presque 20%. En comparaison, l’Ontario a connu une augmentation de seulement 4% sur 20 ans. 

Par ailleurs, la mise en place d’un régime québécois d’assurance parentale est une autre avancée notable qui permet aussi au père de bénéficier d’un congé parental durant la première année de vie de son nouveau-né. 

Si seulement 4,2% des papas utilisaient ce congé en 1995, ce pourcentage a grimpé à 72% en 2019. Cela contribue «à renforcer le lien d’attachement entre le parent et l’enfant» tout en permettant au père de «développer ses habiletés parentales» , se réjouit Mme Dagenais. 

Des inégalités qui persistent

Cependant, le Portrait révèle qu’il y a encore des défis à relever, notamment au niveau des barrières d’accès qui empêchent des familles vulnérables de bénéficier des services.

Ces barrières d’accès aux services seraient particulièrement importantes chez les familles vivant de la pauvreté, les familles des communautés autochtones, les parents d’enfants à besoins particuliers et les enfants issus de l’immigration.

En effet, Fannie Dagenais cite comme exemples le manque de services de garde dans les quartiers défavorisés, la mauvaise desserte du transport collectif pour se rendre à ces services, les services qui ne tiennent pas compte des horaires atypiques des parents ou encore ceux qui ne sont pas adaptés pour recevoir des enfants qui ont une déficience ou un handicap.

Les barrières linguistiques sont aussi un obstacle important pour les clientèles immigrantes, ajoute-t-elle. 

«On sait également que c’est plus difficile pour des familles vulnérables d’obtenir d’autres services. Par exemple, sur les 597 000 personnes en attente d’un médecin de famille, on évalue qu’il y en a 185 000 qui sont vulnérables. Cela inclut des femmes enceintes et des enfants de zéro à deux ans», précise Mme Dagenais.

Cohérence entre les politiques

Selon l’Observatoire, il faut maintenir et mettre en œuvre des politiques publiques de façon optimale.

«Une politique publique prise toute seule n’aura pas d’impact concret. C’est vraiment l’addition des politiques publiques et le fait qu’elles soient cohérentes entre elles», précise la directrice.

D’ailleurs, le Québec compte trois types de politiques : celles qui sont destinées directement aux enfants, celles qui visent à soutenir les parents et celles qui agissent sur les conditions de vie des familles.

«C’est vraiment tant mieux», pense Fannie Dagenais. Si on veut contribuer au développement de l’enfant, il faut lui offrir des services directement, mais il faut aussi soutenir ses parents et améliorer son milieu de vie, précise-t-elle. 

Dans la création du rapport, l’Observatoire a réalisé le manque d’études québécoises sur la mise en œuvre des politiques publiques et leurs impacts. «Sans étude, comment peut-on s’améliorer et comment peut-on prioriser en sachant qu’on fait le bon choix?», demande Mme Dagenais.

De plus, il est possible de s’inspirer de bons exemples de politiques d’ici et d’ailleurs qui sont d’ailleurs répertoriés dans le Portrait. Finalement, Fannie Dagenais souhaite que le rapport devienne un «outil précieux» pour les différents paliers gouvernementaux, mais aussi pour différents secteurs de la société. 

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