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Violence: le cri du coeur d’Ali Nestor pour les jeunes en détresse

L'entraîneur de boxe Ali Nestor dans son gym, l'Académie De Combat Ultime Ness Martial. Photo: Josie Desmarais/Archives Métro

Ancien combattant professionnel maintenant impliqué dans le milieu communautaire, Ali Nestor lance un cri du cœur pour que le gouvernement finance davantage les organismes qui viennent en aide aux jeunes vulnérables.

L’entraîneur de boxe qui oeuvre auprès de cette population observe une montée de la violence chez les adolescents à Montréal depuis le début de la pandémie. Au courant des derniers mois, le nord-est de la métropole a été secoué par des fusillades qui ont coûté la vie à plusieurs jeunes.

«Par chance, il y a des organismes à Montréal-Nord, Saint-Michel et Rivière-des-Prairies qui travaillent d’arrache pied pour éviter que leurs jeunes tombent dans ces situations-là», affirme d’emblée celui qui a fondé, il y a près de 20 ans, son propre organisme, Ali et les prince*sse*s.

L’organisme Ali et les prince*sse*s situé à Saint-Michel vient en aide aux jeunes en situation de vulnérabilité en les aidant à développer la maîtrise et l’estime de soi à travers l’enseignement des arts martiaux.

Toutefois, l’arrivée de la crise sanitaire en mars 2020 a forcé la fermeture de ces ressources durant plusieurs semaines avant qu’elles ne soient déclarées comme des services essentiels par la Santé publique. «Si on ne s’occupe pas de nos jeunes, ils vont s’occuper par eux-mêmes et ça ne sera pas toujours de la bonne façon», fait valoir Ali Nestor.

Un appel au gouvernement

Le message d’Ali Nestor est clair: il demande l’aide du gouvernement afin de trouver des solutions concrètes à ce reflux de violence.

«On a besoin de travailler avec eux parce que nous, les organismes, on travaille avec peu de moyens, déplore-t-il. Malheureusement, ces jeunes-là qui sont marginalisés, dits vulnérables, ne sont pas nécessairement la priorité.»

Le directeur général d’Ali et les prince*sse*s est plutôt d’avis qu’il faut mettre à l’avant-plan «cette jeunesse de demain».

Selon lui, le milieu communautaire a besoin de plus de financement pour pouvoir créer de plus grands programmes, mais surtout de «l’espace pour accueillir» les jeunes en détresse.

Un organisme victime de son succès

En effet, l’organisme de bienfaisance d’Ali Nestor est victime de son succès. Depuis septembre dernier, avec l’arrivée de la deuxième vague et le retour des restrictions sanitaires, le nombre d’élèves a doublé, passant d’une classe à deux.

Mais cela reste insuffisant pour une demande trop importante, explique M. Nestor qui est actuellement à la recherche d’un second local pour accueillir plus de jeunes.

Sans quoi il craint de «perdre» certains adolescents au profit de la rue. Les jeunes ont besoin de parler d’être rassurés, à un tel point qu’Ali Nestor a dû élargir les «rencontres thérapeutiques» à deux groupes.

«Je suis tellement choqué de voir combien ça marche. Malgré qu’ils sont en groupe, ils arrivent vraiment à s’exprimer et ça leur fait un énorme bien de se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls à vivre cette situation [pandémique] très critique», affirme l’entraîneur.

Si, auparavant, Ali Nestor devait davantage pousser les jeunes à partager lors de ces cercles de discussions, ce sont plutôt les adolescents eux-mêmes qui réclament des rencontres dorénavant.

«Pour avoir une bonne santé mentale, il faut être avec les gens qu’on aime, il faut partager, se regrouper et avoir un groupe d’appartenance. En ce moment, on leur demande de faire carrément le contraire», ajoute-t-il.

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