L'incomparable Janelle Monáe
Janelle Monáe est une perle rare. L’artiste a une vision et un son si singuliers qu’elle amène une bouffée d’air frais dans le monde de la musique.
En mélangeant les genres (R&B, funk, rap, classique, rock), la jeune femme de 26 ans originaire de Kansas City a ébloui le public et la critique l’an dernier avec The ArchAndroid, un album fortement inspiré du célèbre Metropolis de Fritz Lang. Cité aux Grammys, l’ambitieux CD transportait l’auditeur dans un univers de science-fiction.
Janelle Monáe a pris un peu de temps pour discuter avec Métro de ses projets.
Avez-vous terminé l’enregistrement de votre prochain album?
Oh non! J’enregistre sans cesse. C’est une période très stimulante pour moi. Ma tournée me permet de rencontrer des gens extraordinaires et de visiter des endroits magnifiques. J’ai eu le privilège de donner des concerts avec Prince et Stevie Wonder. Je suis donc dans un esprit très créatif.
Avez-vous choisi une date pour le lancement de cet opus ou laissez-vous les choses évoluer?
Je ne sais pas quand les corbeaux rencontreront le vilain à Metropolis et quand la ville propulsera tout le monde au 22e siècle…
Quand vous en serez rendue là dans votre narration, vous aurez une meilleure idée de la date de sortie.
Oui. Je vous le ferai savoir.
Plusieurs artistes invités ont participé à votre dernier album. Pouvez-vous nous dire qui collaborera au prochain?
En fait, je n’avais pas tant d’artistes invités sur le dernier album. C’était des amis. Des artistes dont je suis fan comme Saul Williams et Kevin Barnes [NDLR: de la formation Of Montreal] et, bien sûr, Big Boi et Deep Cotton. Nous faisons partie de la même famille. Nous ne travaillons pas ensemble parce qu’un d’entre nous est célèbre. Tout ce que j’entreprends, je le fais parce que je suis passionnée et que je veux travailler avec des gens que j’aime profondément et qui me le rendent bien.
Quelle est votre approche pour cet album?
Les concepts vont être encore plus forts. Je travaille pour les gens. Je veux leur offrir une sorte de médicament, une expérience, presqu’une œuvre cinématographique. Je fais de la musique pour offrir quelque chose d’authentique, qui est proche de mes racines, tout en proposant de nouvelles formules.
Vous semblez toujours porter un smoking. Comptez-vous changer votre look?
Probablement. C’est mon style de vie. Je n’analyse pas ce genre de chose et je ne me sens pas prise dans un moule. En tant qu’artiste, je propose mes idées, j’affiche mes droits.
Vous faites beaucoup de reprises en spectacle. Comment arrivez-vous à vous les approprier?
J’aime faire des reprises en effet, mais pas n’importe lesquelles. Je suis une amie de Prince et de Stevie Wonder – je me sens privilégiée de pouvoir le dire – et ils ont un répertoire incroyable. Je voyage aussi avec un orchestre, un quatuor à cordes, un cor, des choristes. C’est un gros groupe. Alors je veux tirer le maximum de ça. Avec tous ces gens autour, nous pouvons jouer ce que nous désirons. C’est comme ça que je vois les choses. Je me dis : «Regardons tout ce qui s’offre à nous et faisons une grande fête.»
Janelle Monáe
Au Festival Osheaga
Parc Jean-Drapeau
Scène de la montagne
Vendredi soir à 20 h 05