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Racisme systémique: la valse-hésitation de François Legault avec le Principe de Joyce

Le premier ministre François Legault
Le premier ministre québécois, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

Le premier ministre du Québec, François Legault, se montre hésitant par rapport à certains aspects du Principe de Joyce. S’il dit reconnaître le principe en soi, il refuse toutefois de l’adopter officiellement, puisque cela demande la reconnaissance du racisme systémique, un concept qu’il rejette toujours. 

Élaboré par le Conseil de la Nation Atikamekw et le Conseil des Atikamekw de Manawan, le Principe de Joyce est une déclaration qui vise à «garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé».

Rappelons que Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans, est décédée il y a un an à l’hôpital de Joliette sous les injures racistes du personnel soignant. Une vidéo, filmée par Mme Echaquan quelques instants avant son décès, a causé l’indignation au Québec.

Débats en chambre houleux 

Pour souligner le premier anniversaire de cette mort tragique, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire ont pressé le gouvernement du Québec à adopter le Principe de Joyce mardi lors des échanges à l’Assemblée nationale.

Après avoir affirmé être «d’accord avec le Principe de Joyce», François Legault a plutôt détourné le sujet du débat en accusant le député libéral de Jacques-Cartier, Gregory Kelley, de faire des «amalgames».

Le premier ministre faisait ainsi référence à une vidéo tournée dans un rassemblement de Black Lives Matters le 12 juin dernier. On y voit Gregory Kelley citer, dans une même énumération de critiques à l’endroit du gouvernement Legault, le peu de mesures mises en place à la suite du décès de Joyce Echaquan et l’utilisation de la clause dérogatoire dans le cadre du projet de loi 96.

Les élus libéraux et ceux de Québec solidaire n’ont pas aimé que M. Legault s’en prenne à la conduite d’un député alors qu’il était question du principe de Joyce.

Récupération des mots «Principe de Joyce»

Dans un communiqué diffusé mardi, le gouvernement du Québec récupère les mots «Principe de Joyce», affirmant «continuer de travailler pour répondre aux enjeux soulevés par le Principe de Joyce».

Pour le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, on ne peut adhérer au Principe de Joyce sans reconnaître le racisme systémique. 

«Je sais que le gouvernement dit accepter le principe, mais ne pas accepter le racisme systémique. C’est un non-sens. Tu l’acceptes ou tu ne l’acceptes pas», a-t-il affirmé en entrevue à Métro.

Plusieurs leaders et organisations autochtones, comme Femmes autochtones du Québec, continuent d’interpeller le gouvernement pour qu’il adopte le principe et, par le fait même, reconnaisse l’existence du racisme systémique. 

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