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Denis Villeneuve, de «Maëlstrom» à «Dune»

Le réalisateur Denis Villeneuve Photo: / Josie Desmarais/Métro

Alors que son adaptation de Dune séduit le public aux quatre coins du monde, Denis Villeneuve fera un saut de 20 ans en arrière ce mardi à l’occasion d’une projection de la version restaurée de son deuxième long métrage, Maëlstrom, film pour lequel il éprouve aujourd’hui une «grande affection».

Récipiendaire de neuf trophées Jutra en 2001 – dont Meilleur film, Meilleure réalisation, Meilleur scénario et Meilleure actrice –, Maëlstrom dépeint le chaos que vit Bibiane (Marie-Josée Croze) après un accident de voiture. Ce drame existentiel singulier est narré par un poisson.

«C’est avec une grande affection que j’ai revu ce film», a déclaré Denis Villeneuve en août dernier à Métro à propos de cette œuvre qui l’a révélé au grand public.

Dans le cadre de sa restauration par Éléphant : mémoire du cinéma québécois, le réalisateur de Dune a été appelé à revoir son deuxième long métrage pour en approuver sa version numérisée. «J’ai été agréablement surpris», ajoute-t-il.

Le cinéaste avait pourtant une grande appréhension à l’idée de revoir cette œuvre charnière de sa carrière. «Chaque film comporte sa part de douleur, et il y a des films plus douloureux que d’autres», dit-il.

Heureusement, le recul lui a permis d’apprécier davantage son œuvre. «Je suis assez critique de ce que j’ai fait dans le passé. Je ne dis pas que c’est un film parfait, loin de là, mais j’ai compris l’engouement qu’il y avait eu, ce que je n’étais pas capable de voir à l’époque.»

C’est un film qui avait une belle fougue, qui avait une belle poésie, qui avait une belle volonté de cinéma.

Denis Villeneuve, à propos de Maëlstrom

Denis Villeneuve ne tarit pas d’éloges envers son actrice principale, qui s’est fait remarquer à l’international pour ce rôle. «J’ai trouvé Marie-Josée Croze absolument formidable. Je lui ai écrit après l’avoir revu pour la remercier encore. Elle porte vraiment le film sur ses épaules.»

Du Québec à Hollywood

Si on lui avait dit à l’époque qu’il deviendrait un des cinéastes les plus en vue de la planète, Denis Villeneuve y aurait-il cru?

«Non, répond sans détour le principal intéressé. Faire des films à Los Angeles n’était pas dans mes plans. Je me disais: il y a déjà tellement de talents là-bas, je ne veux pas faire la file pour réaliser Legally Blonde 7, ça ne m’intéresse pas.»

À l’époque, il éprouvait aussi certaines craintes. «J’avais entendu plein d’histoires cauchemardesques d’artistes qui se font écraser, qui se font sortir de la salle de montage, qui se font dire que ce n’est pas comme ça qu’on fait du cinéma…»

Malgré ses moyens limités, le cinéma québécois offre une précieuse liberté, selon Denis Villeneuve. «Ça vaut tout l’or du monde», dit celui qui a réussi à préserver la sienne à Hollywood admirablement.


Maëlstrom

Ce mardi à la Cinémathèque québécoise en présence de Denis Villeneuve.

Dès mercredi sur les plateformes de Vidéotron et d’Apple.

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