Élections municipales: logement et mobilité, au cœur des demandes des syndicats
Les derniers mois ont jeté une lumière crue sur les disparités économiques, sociales et sanitaires. L’élection municipale revêt à cet égard un caractère particulier puisqu’elle représente l’opportunité pour la population de la région métropolitaine de faire entendre ses priorités et préoccupations au sortir de la pandémie.
Mais quels sont les pouvoirs réels de l’administration municipale ? Léa Ilardo, chargée de projets en mobilisation citoyenne à la fondation David Suzuki nous éclaire à ce sujet « nos villes ont des compétences en matière de culture, de protection de milieux naturels, de mobilité, d’aménagement du territoire, de logements sociaux et d’agriculture urbaine. »
C’est donc dans ce contexte et sachant que tous les éléments susmentionnés touchent au quotidien la vie de dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs que nous représentons que le CIMM saisit l’opportunité de mettre de l’avant ses priorités en cette période cruciale.
LOGEMENT
Ainsi, l’une des plus grandes démonstrations de justice sociale est la façon dont la Ville choisit d’aménager et de développer son territoire. Dans les faits, les décisions prises détermineront dans une large mesure le droit de citoyenneté. La question est posée, qui a le droit d’habiter Montréal ? Lorsqu’un 5 ½ est loué 1548 $, qui aura le droit de marcher sur les trottoirs de notre ville ? Le CIMM a pour principe le concept de la mixité sociale dans nos arrondissements. Toutes les classes sociales ont le droit de vivre et de s’épanouir librement dans nos quartiers. L’occupation du territoire urbain doit être planifiée de manière à atténuer et ultimement faire disparaître les inégalités sociales. Pour cette raison, nous pressons avec insistance la prochaine administration municipale de,
- Augmenter le nombre de logements sociaux.
- Soustraire des terrains de la spéculation foncière pour y construire des logements abordables ou des équipements culturels et sportifs.
- Prévoir des logements spacieux dont le coût seraient accessibles pour les familles.
MOBILITÉ
Une autre préoccupation majeure reste le transport. Il nous apparaît primordial d’accentuer les efforts visant à favoriser l’offre du transport collectif, notamment dans les quartiers défavorisés de la région métropolitaine et dans les déserts industriels où bien des personnes travaillent en usine. Par ailleurs, le transport public doit mieux répondre aux besoins des travailleuses et travailleurs qui s’échinent dans notre réseau de la santé (CHSLD, RPA). Voici 2 propositions concrètes.
- Augmenter le financement dédié aux modes de transports durables.
- Faire pression sur le palier provincial pour qu’il atteigne l’objectif gouvernemental de 50/50 au niveau de l’investissement entre les transports collectifs et le réseau routier sur le Plan québécois des infrastructures.
La direction municipale doit renforcer l’approche « Réduire – Transférer – Améliorer » en matière de mobilité durable dans l’ensemble de ses politiques de transport.
RÉDUIRE les déplacements motorisés ou les distances à parcourir pour répondre aux différents besoins de mobilité par une meilleure intégration de la planification du territoire et des transports;
TRANSFÉRER les déplacements vers des moyens de transport moins énergivores et qui se traduisent par de plus faibles émissions de GES, comme le transport collectif et actif;
AMÉLIORER l’efficacité des véhicules en réduisant leur empreinte carbone, mais aussi améliorer les déplacements en termes de coûts, de qualité et de sécurité. » L’électrification graduelle du parc automobile de la ville de Montréal est l’une des avenues à emprunter. *
ENVIRONNEMENT
Les dernières années ont indiqué avec clarté la tendance au réchauffement climatique, qui indéniablement frappe davantage les populations les plus démunies, les personnes itinérantes et les personnes âgées qui ne disposent pas de système de climatisation ni d’un accès à une piscine ou à un plan d’eau. En ce sens, la Ville doit en faire davantage pour combattre les ilots de chaleur qui sont concentrés dans les quartiers les plus pauvres et accélérer l’installation d’équipement qui auront pour effet de rafraichir un nombre croissant de citoyens et citoyennes.
Pour se faire, il importe de permettre un accès à des espaces verts de manière plus égalitaires. Il faut donc les développer en priorité dans les quartiers qui en sont dépourvus. Ainsi, l’est de la ville de Montréal qui a longtemps eu une vocation surtout industrielle pourrait profiter de la création de grands parcs ce qui améliorera la qualité de vie des personnes qui habitent ces arrondissements.
ESPACE URBAIN et SALAIRE MINIMUM
Bien entendu, le territoire urbain doit être accessible pour l’implantation des commerces et des services de proximité qui par leur présence enrichissent la vie de tous tout en favorisant la création d’emplois divers. Pour se faire, la valorisation des artères commerciales et l’instauration de zones d’emploi qui échapperaient à l’appétit vorace des spéculateurs fonciers restent des solutions tout à fait accessibles pour l’administration municipale moyennant la volonté politique nécessaire pour le réaliser.
Enfin, que la Ville impose à ses sous-contractants de payer leurs employé-e-s au salaire minimum de 18 $ de l’heure et que les jeunes personnes qui encadrent les loisirs durant la période estivale notamment soient également rémunérés à ce taux.
Il va sans dire que bien d’autres enjeux non-abordés sont très importants, dont la réfection de nombreux bâtiments publics sur notre territoire. En conclusion, les personnes qui administreront la Ville pour les 4 prochaines années devront la rendre plus égalitaire, plus accessible et plus agréable pour l’ensemble de la population et des travailleurs et travailleuses,
*Proposition émanant du groupe Alliance Transit.
Signature : Les membre du Comité intersyndical Montréal métropolitain (L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal (FAE), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN, le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), le Syndicat de l’enseignement de Champlain (CSQ), le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (FAE), le Syndicat de l’Enseignement de l’Ouest de Montréal (FAE), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels du milieu de l’éducation de Montréal (CSQ).)