La régularisation du statut des sans papiers résorberait la pénurie de main-d’œuvre
Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant les bureaux montréalais du premier ministre québécois, François Legault, samedi, à l’angle de la rue Sherbrooke et de l’avenue McGill College afin de soutenir les «sans papiers» et autres migrants à statut précaire. Selon Solidarité sans frontières, le groupe ayant organisé le rassemblement, les milliers de sans papiers «pourraient facilement combler la pénurie de main d’oeuvre» si leur statut était régularisé.
L’organisme réclame donc un «programme complet de régularisation et l’arrêt de la vague de déportations qui a commencé récemment au Québec». Porte-parole pour Solidarité sans frontières, Bouba Kane estime qu’environ 70 000 personnes sont sans papiers ou se trouvent dans un statut migratoire précaire à Montréal.
«Il y a un besoin de main-d’oeuvre qui est là. Nous, on remarque qu’il y a vraiment des gens qui sont là et qui veulent travailler. Mais étant donné leur statut, ils sont obligés de travailler dans le noir. Cela les met dans une situation encore plus difficile et en danger en plus. C’est pourquoi on est là encore protester et pour dire au gouvernement qu’au lieu d’aller chercher de la main-d’oeuvre sélectionnée autre part, il pourrait peut-être régulariser les gens qui sont ici et qui pourront participer au développement de ce pays», fait-il valoir.
La pandémie aurait accentué les difficultés rencontrées par les sans papiers, affirme également ce dernier.
«Eux qui, en temps normal, n’avaient pas trop de ressources pour trouver du travail et avoir de quoi se nourrir au travail au moins, la pandémie n’a fait qu’accentuer cette situation. Ces gens souffrent encore plus. C’est une raison de plus que c’était important pour nous de sortir et protester et dénoncer cette situation difficile», soutient-il.
Le rassemblement de samedi après-midi n’était pas la première manifestation organisée à Montréal par Solidarité sans frontières afin de soutenir les migrants au statut précaire. Des militants de l’organisme avaient notamment manifesté devant les bureaux de circonscription du premier ministre canadien Justin Trudeau, le 9 mai. Ils réclamaient alors la régularisation complète de tous les «sans statut» au pays.