L’écrivaine québécoise Perrine Leblanc de retour avec «Gens du Nord»
Huit ans après Malabourg, l’écrivaine née à Montréal Perrine Leblanc revient en force avec son troisième roman, Gens du Nord, paru le mois dernier aux éditions Gallimard.
Après avoir exploré la Russie post-stalinienne dans L’homme blanc (Quartanier, 2010; paru sous le titre de Kolia chez Gallimard en 2011) ainsi que l’univers des parfums dans Malabourg (Gallimard, 2014), l’écrivaine née en 1980 s’intéresse cette fois à l’Irlande du Nord du début des années 1990.
Anne Kelly, jeune journaliste montréalaise aux origines irlandaises, se lance sur la trace de Samuel Gallagher, un poète militant au sein de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) assassiné par un groupe paramilitaire opposé à la libération de l’Irlande du Nord du joug britannique.
Alors qu’elle enquête sur cet écrivain rapidement devenu un martyr de la cause nord-irlandaise, Anne Kelly croise le chemin de François Le Bars, un journaliste français un peu cynique couvrant depuis une dizaine d’années les conflits armés mondiaux. Celui-ci l’entraîne au cœur de Belfast, la capitale nord-irlandaise, où Anne fera la rencontre de ces «gens du Nord» dont l’héritage, «de génération en génération», est celui de «l’indignation» et de la lutte pour la libération de leur patrie.
Avec Gens du Nord, Perrine Leblanc pose un regard intelligent sur les troubles ayant secoué l’Irlande du Nord, en plus de redonner ses lettres de noblesse au métier de journaliste de guerre, à ceux et à celles qui, pour «tirer quelque chose de [la] rhétorique de guerre [des sources] tout en se prémunissant contre les clichés de la paix et du combat […] avan[cent] dans leurs témoignages avec une hache, en défaisant selon [leurs] moyens le discours de propagande classique dans la forêt de slogans de gens en lutte».
La plume vive et précise de l’écrivaine plonge ainsi le lectorat au cœur de cette période agitée, où, en dépit de la lutte violente que se livrent les groupes armés, le soleil – et l’amour – continuent néanmoins d’illuminer ponctuellement le ciel changeant de l’Irlande, ce ciel «farceur, plus sacré que maudit […] qui souffle les nuages dans la direction de son choix et qui fait descendre le soleil au gré de ses humeurs».
Gens du Nord de Perrine Leblanc, paru aux éditions Gallimard, est disponible en librairie.