Des ruelles vertes pour une vie de quartier plus rose
Équipés de gants de jardinage et de pelles, une centaine de voisins sont sortis dehors pour créer l’un des plus gros projets de ruelle verte à Verdun. Au total, ils ont planté 1300 arbres, fleurs et plantes. Pour les organisateurs, cette initiative écologique permettra au sentiment communautaire de prendre racine.
De plus en plus de ruelles vertes poussent à travers l’île de Montréal. À Verdun, on dénombre 19 ruelles renaturalisées par les riverains, dont la plus récente, celle entre la rue Godin et l’avenue Brown, à la hauteur des rues Beurling et Bannantyne.
La séance de plantation du samedi 11 juin avait des allures de fête, selon l’un des instigateurs du projet, Pierre-Luc Boily.
«Ce qui est bien, c’est que, nous, on motive les citoyens, mais c’est la Ville qui s’occupe des plans, des choix des plantes, de la préparation… Pour les citoyens, c’est juste le bout le fun tu plantes et tu jases avec tes voisins», mentionne celui qui est l’un des cinq membres du comité organisateur.
C’est plus qu’un projet écologique, c’est un projet communautaire.
Pierre-Luc Boily
L’événement marquait l’aboutissement d’un long processus entamé en 2018.
«Ça a été long à cause de la pandémie, tout a été ralenti. Tout le comité en place maintenant n’était pas présent au départ. Il y a des gens qui ont déménagé, mais il y a des gens motivés qui ont pris la relève parce qu’on croyait en ce projet. C’était de la persévérance, quand même», explique M. Boily.
Bien plus qu’une plantation de végétaux
«Le but, c’est de rendre la ruelle plus agréable pour l’humain et moins pour la voiture», mentionne Yannick Brosseau, un autre membre du comité organisateur.
La Ville a également profité de l’occasion pour rénover la chaussée, en l’adaptant à la pousse de végétation. Du gazon a d’ailleurs été semé dans les derniers jours et les résultats devraient apparaître dans les prochaines semaines.
Crédit Photo : Clément Gaboury
«Ça permet aussi de s’attaquer aux problèmes des îlots de chaleur. On ajoute de l’ombre, des arbres et les enfants peuvent jouer», ajoute M. Brosseau.
«Les gens arrosent leurs plantes, ils sont de bonne humeur, on jase, on fait des corvées de nettoyage. Ça rend tout ça plus agréable», poursuit Pierre-Luc Boily.
Après avoir fait approuver le projet auprès de l’Arrondissement, les citoyens pouvaient choisir les types de végétaux qu’ils désiraient planter aux abords de leur terrain.
Crédit Photo : Clément Gaboury
Entrées de ruelle fermées aux automobiles
Le comité organisateur de la ruelle verte Godin-Brown a décidé d’aller plus loin que la simple plantation de végétaux et du changement de la chaussée. Deux entrées de la ruelle sont maintenant fermées aux automobiles.
Une initiative qui n’a pu satisfaire l’ensemble des citoyens.
«J’étais hyper motivé. J’ai fait du porte-à-porte pour ça et je peux vous dire que c’est plus clivant. Il y a certaines personnes qui ne sont vraiment pas contentes. Mais j’ai continué parce que je croyais au projet et que j’avais 75% de réponses positives. C’est juste que le 25%, on l’entendait plus», note Pierre-Luc Boily.
Certains résidents du secteur vivent de la frustration en raison de la perte d’accessibilité à leur place de stationnement, située à l’arrière de leur logement. Une situation qui n’est pas inconnue de Pierre-Luc Boily.
Moi, j’en ai une place de parking. Je suis peut-être la personne la plus impactée parce que je suis la première maison du côté où c’est fermé. Mais je suis favorable [au projet] parce que ça fait des endroits plus conviviaux, et les enfants peuvent jouer sans crainte.
Pierre-Luc Boily
Yannick Brosseau se dit également en faveur de l’initiative.
«Moi, je suis à l’autre bout de la ruelle, et on les voyait, les autos qui coupaient à travers. Et déjà on remarque une diminution du trafic», affirme-t-il.
Les deux concitoyens invitent d’ailleurs d’autres Verdunois à se lancer dans un projet de ruelle verte. Un investissement de temps qui se traduit souvent en une meilleure qualité de vie.
«La première étape, c’est de trouver quelques personnes pour t’aider et tu crées un comité. C’est important pour assurer la pérennité du projet», conclut Yannick Brosseau.
Les critères de sélection de la Ville se basent sur l’engagement des citoyens à entretenir la ruelle après son aménagement ainsi que sur les îlots de chaleur et les populations aux alentours.