Young Adult: détestable Charlize Theron
On pourrait croire que Charlize Theron serait heureuse de recevoir un Oscar pour son rôle dans le dernier film de Jason Reitman, Young Adult. Plusieurs critiques indiquent qu’elle le mériterait. Mais l’actrice ne s’en préoccupe pas : «Je ne pense pas à ça… Et en plus, j’en ai déjà un», dit-elle en faisant référence à celui remporté en 2003 pour Monster. Elle se reprend en riant : «C’est tellement con de dire quelque chose du genre!»
Dans Young Adult, l’actrice de 36 ans personnifie Mavis Gary, une jeune auteure divorcée et éparpillée qui retourne dans sa ville natale pour chasser un amour d’adolescence, nouvellement marié et papa. En faisant la promotion du film écrit par la scénariste oscarisée Diablo Cody, Theron a naïvement défendu son personnage. Métro s’est entretenu avec elle.
La presse a indiqué à quel point votre personnage était détestable. Comment voyez-vous Mavis Gary?
Je crois que ses actions sont assez ignobles, mais elle ne me dégoûte pas! En même temps, je n’ai pas de mal à ne pas l’aimer. J’aimerais bien en fait aller prendre une bière avec elle. Mais je ne la laisserais jamais avec mon copain! Ce que j’ai aimé en lisant le scénario de Diablo, c’est l’idée que cette femme, qui compose avec la crise de la fin trentaine que les femmes peuvent connaître, gère le tout comme une ado de 16 ans. Elle dit des choses comme : «L’amour est plus fort que tout.» Exactement comme une ado… Mais elle a 37 ans. Elle essaie de tirer son épingle du jeu, mais elle ne possède tout simplement pas les outils pour y arriver.
Dans ce film et dans Bridesmaids, par exemple, on voit de plus en plus de femmes jouer les voyous. Considérez-vous cela comme un pas en avant?
J’en ai beaucoup parlé quand j’ai tourné Monster. Je trouve que les gens paniquent un peu quand ils voient des femmes authentiques en conflit avec elles-mêmes. Je pense que les femmes sont plus complexes que les hommes et que nous vivons dans une société à l’aise avec le complexe de la pute. Les femmes sont soit de bonnes prostituées, soit de bonnes mères. Nous ne sommes jamais de mauvaises prostituées ou de mauvaises mères et il n’y a pas d’entre-deux. J’ai grandi avec un cinéma où les rôles odieux étaient réservés aux hommes. Gene Hackman, Dustin Hoffman, Robert de Niro jouaient des personnages dans lesquels je me reconnaissais : des rôles de mésadaptés et des rôles très sombres. Je crois qu’aujourd’hui, les femmes ont plus d’occasions de tenir ces rôles. Souvent, on entend : «C’est tellement courageux.» Mais non. C’est tout simplement rafraichissant.
Votre personnage reste accroché à ce qu’elle était au secondaire. Quel genre d’élève étiez-vous?
Je n’étais pas populaire. J’étais obsédée par le ballet. Je portais des lunettes de nerd. J’étais complètement aveugle et, vous savez, les garçons n’aiment pas les filles avec des lunettes de nerd… J’avais le béguin pour un garçon qu’un journaliste, qui a récemment fait un portrait de moi dans le Vogue, a retracé. Ce gars là n’avait aucune idée que j’existais à l’époque, mais il a dit au journaliste : «Oui, l’intérêt était mutuel.» C’est de la foutaise! Ce n’était vraiment pas mutuel!
Young Adult
En salle dès vendredi