Ahuntsic-Cartierville veut contrôler la prolifération des bernaches
L’Arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville prend le taureau par les cornes afin de contrôler et mieux gérer les rassemblements de bernaches du Canada qui souillent les parcs, les sentiers pédestres et les pistes cyclables de leurs déjections abondantes.
Le 13 février, les élus ont octroyé un contrat de deux ans à Artimis Faune, une compagnie spécialisée dans la gestion de la faune. Le mandat comprend entre autres la recherche de nids pour fins d’étude et de documentation et la fourniture d’une assistance technique aux responsables de l’arrondissement pour la mise en place d’une approche concertée avec des partenaires municipaux.
Des méthodes actives d’effarouchement seront employées dans le but de déplacer les oiseaux et d’éviter ainsi des attroupements en grand nombre dans les espaces verts. L’utilisation de chiens entraînés qui recréent la présence de prédateurs ou encore une auto téléguidée seront employées. Un bateau téléguidé peut également être utilisé au besoin pour déplacer les bernaches sur l’eau.
Marie-Ève Castonguay, directrice générale d’Artimis Faune
«Chaque milieu est différent et, dépendant des situations, on pourra suggérer aux municipalités de planter des arbustes le long des berges ou d’installer des barrières basses qui empêchent le passage des bernaches au cours de la période où elles perdent leurs plumes de vol. Garder l’herbe plus longue peut aussi déplaire aux bernaches», précise Marie-Eve Castonguay.
De nombreux parcs
De la mi-août à la mi-décembre de chaque année, des rassemblements importants de bernaches du Canada sont observés dans les parcs de l’arrondissement, notamment ceux situés en bordure de la rivière des Prairies, comme les parcs Maurice-Richard, Nicolas-Viel, de la Merci, des Bateliers, Raimbault et Beauséjour.
Les bernaches fréquentent principalement les parcs riverains, mais également des parcs avec des terrains sportifs tel que Louisbourg, Ahuntsic et Saint-Paul-de-la-Croix. Elles causent ainsi bien des maux de tête à certains services de l’arrondissement.
«La présence de bernaches en grand nombre est une source de nuisance pour la pratique des activités sportives et récréatives dans les parcs, peut-on lire dans le sommaire décisionnel de l’Arrondissement. Les excréments produits par les bernaches rendent également l’entretien des équipements municipaux fastidieux.»
Une croissance exponentielle
La nidification croissante des bernaches sur les berges a été observée au cours des dernières années, les bernaches ayant tendance à retourner année après année au même endroit pour élever leurs petits. Quant aux jeunes femelles, elles ont l’habitude de retourner à l’endroit où elles sont nées pour entamer leur cycle de reproduction, ce qui engendre une augmentation progressive de leur présence dans les parcs.
La bernache du Canada est une espèce protégée. Chaque bernache produit un kilo de fientes par jour. En ville, elles ont un beau terrain de jeu: de l’herbe pour s’alimenter, pas de chasseurs et peu de prédateurs.
Marie-Éve Castonguay, directrice générale d’Artémis Faune
«Lors de la nidification l’été, il se forme des regroupements familiaux qui réunissent de 60 à 80 bernaches au même endroit, et chaque couple de bernaches pond entre six et douze œufs », ajoute-t-elle.
La prolification des bernaches amène l’Arrondissement à conclure que «l’absence de programme de gestion des bernaches du Canada pourrait mener à l’augmentation importante de leur population sur le territoire d’Ahuntsic-Cartierville et ce, corollairement à l’augmentation des nuisances sanitaires, écologiques et opérationnelle étant associées à la forte présence de ces volatiles».