Le pont Jolicoeur, un pont à l’indice d’état critique
Indice d’état critique
Construit en 1932, le pont Jolicœur relie les boulevards Champlain et de la Verendrye entre les arrondissements du Sud-Ouest et de Verdun. Il est l’un des deux seuls ponts avec une arche en béton au Québec, dit aussi «bowstring». Son jumeau est situé à Valleyfield. D’une longueur de 52 m, il a reçu un indice d’état critique dès 2010, signifiant que «plusieurs éléments de la structure sont partiellement fonctionnels». «Il y avait de nombreuses fissures, des éléments d’éclat de béton et […] l’armature à l’intérieur était corrodée», explique Louis-Philippe Riopel, ingénieur de la division des ponts et tunnels de la Ville de Montréal. Actuellement en reconstruction, il reste accessible aux piétons.
Loi 1: délais à prévoir
Si un indice d’état critique correspond à un pointage de 80 et plus au cours de l’évaluation, le pont Jolicœur a reçu une note de 106. Des 587 structures inspectées annuellement à Montréal, 27 ponts ont reçu cet indice en 2011. Le pont d’étagement Henri-Bourassa/boul. Pie IX, avec une cote de 225, a été démoli pour permettre la construction d’un boulevard urbain qui devrait débuter cet été. Bien que d’autres projets soient prévus dès cette année pour ces réparations urgentes, la nouvelle loi 1 sur l’intégrité en matière de contrats publics pourrait ralentir les choses. Les deux plus bas soumissionnaires auprès de la Ville de Montréal doivent maintenant faire une demande préliminaire d’autorisation à l’Autorité des marchés financiers. Une étape qui pourrait prendre des mois.
Septembre 2013
Les travaux sur le pont Jolicœur ont commencé en octobre 2012. Après un arrêt hivernal entre décembre et avril, l’ensemble des reconstructions et réparations devrait prendre fin d’ici septembre 2013. Les culées, qui soutiennent la structure principale, ont été partiellement démolies, puis reconstruites. Les traverses et longerons ont fait l’objet de réparations. D’ici septembre 2013, le tablier principal et les trottoirs seront entièrement démolis et remis à neuf. Après ces opérations, le pont devrait obtenir une note «près de la perfection», assure M. Riopel.
Respect des normes environnementales
Le plan de travail sur le pont Jolicœur doit respecter certaines normes environnementales. Le but: éviter la pollution des eaux du canal de l’Aqueduc par les résidus de construction. Une première toile installée verticalement dans le canal permet de recueillir les sédiments aux abords du pont. Un contenant sous la structure recueille les poussières de béton, alors qu’un tuyau pompe l’eau jusqu’à un système de filtration. Celle-ci est ensuite redirigée vers les égouts. La troisième protection assure la conservation des berges du canal. Les nombreuses structures temporaires durant les réparations risquant de faire glisser la terre vers le cours d’eau, une toile placée à la jonction avec le canal assure la stabilisation du terrain.
La vidéo de notre visite des travaux sur le pont Jolicœur: