Aller-retour d’un pèlerinage

Vendredi. 17 h 34. J’attends ma douce qui revient de son travail. J’ai acheté un poulet cuit, un pain. On a du bacon, une tomate, d’la mayo en masse. D’la vraie, là, d’la bonne. Ce soir, on mange un club rapido. Pas de temps à perdre, pas de temps pour un gros souper. Ce soir, on va voir Fred Pellerin en show.

Je me suis mis beau. J’ai mis de la pommade dans mes cheveux. Vu la moyenne d’âge à ses shows, je risque d’être le seul à faire tenir mes cheveux avec de la pommade plutôt qu’avec un p’tit jet d’eau sur un peigne noir ultrafin. Je sais pas à quel âge les cheveux des hommes sécrètent un gel naturel, mais avoue qu’un vieux monsieur peut faire tenir son toupet une journée avec une shot de peigne mouillé. Mystère.

Donc, c’est avec plein d’enthousiasme que je vais aller voir ce jeune géant à l’œuvre, pour la deuxième fois. Pour l’instant, j’arrête ici. Je fais Pomme S (je sauvegarde, pour les PC users) et je continuerai cette chronique à mon retour du spectacle. À tantôt.

Bon. Je reviens du show. J’ai deux choses sur le cœur. Premièrement, comment ça yavait juste de la tête blanche dans la salle? Ils étaient où, les jeunes? Quand je dis jeune, je ne parle pas des 12 à 16 ans. Je peux comprendre qu’à 14 ans, un gars qui parle de légendes de son village, ça te tente pas. T’aimes mieux rester à la maison pour jouer à Call of Duty. C’correct. Mais les 25-35 ans? Vous étiez où? C’est quoi votre problème? Si y raconte ses histoires en portant un V-neck, irez-vous le voir? Sérieux, je  ne comprends pas.

Deuxièmement, on devrait créer un Olivier juste pour lui. L’Olivier du drôle. Il n’est pas humoriste, donc il ne peut pas gagner un prix «d’humour». Mais si y avait une catégorie «spectacle drôle», y a ben des chances qu’il le gagnerait. Pour avoir vu moult humoristes, et en être un moi-même, j’ai rarement vu une salle rire de si bon cœur, si constamment. Pardonnez-moi, amis et collègues humoristes, mais pour faire rire une salle, Fred… y en torche une gang.

Perso, je ne ris pas autant que la moyenne de la salle, mais je suis comme ça, le rire sort rarement de ma bouche. Il reste pris quelque part entre ma tête qui analyse et mes deux énormes amygdales. Mais j’entends. Et des rires, j’en ai entendu, beaucoup. Des gros, des aigus, des pliés en deux, des pleureurs. D’après mes oreilles, y a une coupe de toupets qui se sont dépeignés.

C’est un maître. Le spécial de Noël avec l’OSM et Kent Nagano était un beau portrait du talent de Fred. Deux chefs d’orchestre étaient sur la scène ce soir-là. Parce que, je vous le dis, pour avoir fait de la scène moi-même, Fred a un sens du rythme de la parole digne d’un Mozart. Fred, c’est un Mozart verbal. Allez le voir. Allez l’entendre.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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