Cette semaine, on craque pour: Prisoners, Le murmure du coquelicot, Derek…
Cette semaine, on craque pour… La distribution de Prisoners, Derek sur Netflix, la dernière saison de Mauvais Karma, Le murmure du coquelicot, la troisième saison de Portlandia, le blogue de Rabii Rammal et Villa Dolorosa.
1. La distribution de Prisoners
Il n’est pas de tout repos, le premier film hollywoodien de Denis Villeneuve présentement en salle. À vrai dire, on retient son souffle et on retrousse les orteils pendant les deux heures et demie que dure le film. Cela, grâce à une construction fort efficace, mais surtout à des personnages bien écrits, portés avec force par une distribution de premier ordre. On pense bien sûr au père aux abois dont la fillette a été kidnappée qu’interprète avec conviction Hugh Jackman, mais aussi au solide policier de Jake Gyllenhaal, à l’inquiétant suspect campé par Paul Dano, à la toujours talentueuse Viola Davis, qui joue la mère de la seconde fillette enlevée… Et on pourrait aussi mentionner Melissa Leo, Maria Bello, Terrence Howard… Cinq étoiles. (Jessica Émond-Ferrat)
2. Derek sur Netflix
Derek, la dernière offrande télévisuelle de Ricky Gervais est maintenant disponible sur Netflix. C’est définitivement l’œuvre la plus surprenante du comédien britannique. Reconnu pour son humour irrévérencieux, Gervais montre pour la première fois son côté touchant. Et c’est très réussi! Réalisée dans un format de fausse téléréalité, la série de sept épisodes met en scène Derek (Gervais), un homme de 49 ans un peu simplet au cœur d’or, qui travaille dans un foyer pour personnes âgées avec la bienfaisante Hannah (Kerry Godliman), l’hilarant pince-sans-rire Dougie (Karl Pilkington) et Kev (David Earl), l’obsédé sexuel à la propreté douteuse. Cette série est une ode à la bonté humaine et à la vieillesse. Elle vous fera pleurer à chaudes larmes, puis rire à en avoir mal au ventre. On a déjà hâte à la deuxième saison! (Rachelle Mc Duff)
3. La dernière saison de Mauvais Karma
Snif! Pas de nouveaux épisodes de Mauvais Karma à la télé cet automne. Comme on s’ennuie des trois pétillantes amies campées par Julie Le Breton, Anick Lemay et Hélène Bourgeois-Leclerc, on réécoute la troisième et dernière saison des mésaventures de Kim, Sarah et Nathalie, désormais offerte en DVD. On se délectera encore une fois des textes punchés d’Isabelle Langlois (à qui on devait aussi ceux de Rumeurs) et des répliques bien aiguisées que se lancent les trois excellentes comédiennes et leurs acolytes – le gentil Christophe (Paul Doucet), la vilaine Isabelle (Marilyse Bourke), l’adorable Sylvain (Marc Paquet). Et, bien sûr, ceux qui n’ont pas suivi la série l’an dernier pourront enfin connaître l’issue de l’histoire d’amour entre le caporal Rajotte (Rémi-Pierre Paquin) et la belle Kim (Julie Le Breton)! (Jessica Émond-Ferrat)
4. Le murmure du coquelicot
Bien sûr, la nouvelle création des 7 doigts de la main, hybride entre le théâtre et le cirque présenté au TNM jusqu’au 12 octobre, n’est pas sans défaut – comparer le jeu des magistraux Rémy Girard et Pascale Montpetit avec celui des acrobates n’est pas à l’avantage de ces derniers, et le mélange texte/chorégraphie est parfois un peu trop «épelé». Mais. Éblouis par des numéros acrobatiques de haut niveau, happés par une trame sonore comme toujours accrocheuse et par des textes poétiques bien troussés, on se laisse entraîner dans cette intrigante histoire d’un comédien qui auditionne (littéralement) pour le «rôle de sa vie». Un voyage un surréaliste, pas désagréable du tout, jusqu’à un dénouement qu’on n’avait pas vu venir. (Jessica Émond-Ferrat)
5. La troisième saison de Portlandia
Encore une série à écouter de façon compulsive (ou binge-watching, en anglais)! On retrouve avec joie les personnages délirants interprétés par Carrie Brownstein et Fred Armisen, comme les bobos rangés Nance et Peter ou les libraires féministes Candace et Toni. L’excentrique maire (Kyle MacLachlan) est lui aussi de retour, la ville ne serait pas la même sans lui! Pour ceux qui ne connaissent pas, la série se moque gentiment, dans différents sketches, de tous les clichés des hipsters de Portland, cette ville américaine connue pour ses habitants libéraux et parfois marginaux. Les nouveaux épisodes commencent en beauté avec plusieurs caméos, dont un joué par Jack White dans son propre, et sombre, rôle. La troisième saison de Portlandia ne devrait pas tarder à être disponible sur Netflix. Les plus pressés, eux, peuvent se la procurer sur iTunes. (Josie Desmarais)
6. Le blogue de Rabii Rammal
Vous ne connaissez pas encore l’humoriste Rabii Rammal? Garrochez-vous tout de suite sur le site d’Urbania pour lire son blogue! Avec des titres loufoques comme «Cher policier qui sodomise la planète» ou «Cher gars qui met son pénis dans ma main», on ne peut s’empêcher d’aller jeter au moins un coup d’œil sur à curieux billets. Non seulement son propos est drôle et intelligent (même si parfois un peu léger), mais sa plume est irrévérencieuse et imagée. Il est très doué pour trouver des métaphores décrivant parfaitement les situations qui lui sont arrivées. Mention spéciale pour son billet intitulé «Cher violeur verbal» qui aborde le thème des gars colons qui ne savent pas aborder les femmes et dans lequel on peut trouver son Guide du bon non-violeur verbal. Hilarant! (Rachelle Mc Duff)
7. Villa Dolorosa
Comment être motivé à faire quelque chose quand tous ceux qui nous entourent sont «poches» et quand rien ne nous intéresse? Villa Dolorosa aborde de façon drôle et intelligente cette apathie des jeunes adultes à qui il manque un objectif dans la vie. Les personnages à la fois méprisables et attachants se lancent des répliques assassines et délectables, s’engueulant sans retenue. Anne-Élisabeth Bossé, en éternelle étudiante «trop élitiste pour l’élite de l’élite», «veggeuse» professionnelle, offre une performance particulièrement savoureuse. Tout comme David Boutin, en artiste qui trouve que toutes les idées sont de la «marde». Jusqu’au 12 octobre à l’Espace Go.(Roxane Léouzon)
On se désole pour…
La prolifération d’adaptations de BD au cinéma
On annonçait cette semaine le début du tournage d’une adaptation des Taxis rouges, la première aventure de Benoît Brisefer, série de BD signée Peyo. Notre première réaction en voyant le blondinet entouré de Jean Reno et de Gérard Jugnot sur l’affiche dudit film en fut une de dégoût. Certes, on juge avant d’avoir vu. Peut-être que le réalisateur Manuel Pradal réussira à nous surprendre. Toutefois, les récents échecs de Boule et Bill et des cataclysmiques «Smurfs», sans compter la déception que représente à nos yeux chaque nouvelle adaptation d’Astérix, et même celle de Tintin, qui était pourtant bien partie jusqu’à ce que Spielberg le fasse se battre sur des grues, nous ont laissé un goût amer dans la bouche. Les studios pourraient-ils arrêter de gâcher les BD qui ont bercé notre jeunesse? (Jessica Émond-Ferrat)