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Ain’t Them Bodies Saints: les contradictions de Casey Affleck

Photo: collaboration spéciale

Casey Affleck, vedette du film Ain’t Them Bodies Saints, en DVD dès mardi, nous parle de la fascination qu’il nourrit pour les multiples contradictions de son personnage.

Dans Ain’t Them Bodies Saints, du scénariste et réalisateur David Lowery, Casey Affleck joue un homme doux et discret qui est envoyé en prison. La raison? Il s’est déclaré coupable du meurtre d’un policier afin de protéger la personne qui a vraiment commis le crime, sa femme (Rooney Mara). Un rôle discret, compliqué et plein de ces contradictions qui motivent l’acteur à continuer à faire du cinéma, constate-t-il.

Votre personnage dans ce film dont l’action se déroule au Texas est à l’opposé de celui que vous jouiez dans The Killer Inside Me [de Michael Winterbottom], non?
Le personnage dans The Killer Inside Me était un tueur en série sociopathe, alors que celui d’Ain’t Them Bodies Saints est le plus doux des romantiques. Le personnage de The Killer Inside Me a l’air d’un bon gars un peu ennuyant mais vaguement charmant, mais il est complètement cinglé. Dans Ain’t Them Bodies Saints, on voit le personnage comme un criminel violent, alors qu’il est un homme gentil, doux, au grand cœur. C’est intéressant. Je crois que je suis attiré par les personnages dont la vie intérieure et la vision d’eux-mêmes sont en contraste avec ce qu’ils sont réellement, ou avec la perception que les autres ont d’eux. Je crois que tous les acteurs pensent qu’ils aiment jouer un certain type de rôles, mais qu’ils décrochent un autre type de rôles vers lesquels ils sont naturellement attirés, inconsciemment.

Portez-vous un jugement envers les personnages du film?
Non. Aucun personnage dans ce film n’est une mauvaise personne, en fait, n’est-ce pas? J’ai l’impression que David [Lowery] a pris soin de montrer autant le côté humain et lumineux, que le côté sombre de chacun. Je pense qu’il y a un lien à faire entre l’idéalisme romantique des jeunes sans peur et sans reproches, qui ne pensent pas aux conséquences de leurs actes, et à ce qui leur arrive une fois qu’ils deviennent des adultes matures.

Pensez-vous que c’est important qu’un réalisateur sache quand s’enlever du chemin d’un acteur?
Oui, je le pense. Et je parle en connaissance de cause : j’ai porté le chapeau de réalisateur une fois [pour le faux-documentaire qui a fait grand bruit I’m Still Here, mettant en vedette Joaquin Phoenix]. J’avais souvent une idée de la façon dont une scène devait se dérouler, et quand ça n’arrivait pas de cette façon-là, mon réflexe était de m’en mêler et de manipuler les détails pour arriver à ce que j’avais imaginé. Savoir quand faire ou ne pas faire ça, c’est l’une des forces d’un bon réalisateur. David a un talent naturel pour ça. Il sait quand mettre sa griffe sur une scène et quand s’en abstenir.

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Rôles d’exception

Depuis le début de sa carrière d’acteur et de producteur, Ben Foster a toujours cherché à obtenir les rôles les plus intéressants, séduisants et difficiles à catégoriser. Le plus récent film dans lequel il joue, le réfléchi et ambigu Ain’t Them Bodies Saints, lui a justement donné l’occasion de jouer un autre de ces personnages particuliers – qui se font rares ces jours-ci, avoue-t-il.

L’histoire de ce film est racontée avec une retenue remarquable. Quel élément vous a attiré le plus?
En lisant le scénario, je me sentais comme si j’écoutais une vieille chanson de country-western américain. Cette histoire avait les mêmes fondements qu’une chanson de Willie Nelson aurait pu avoir. David Lowery a mis tellement de lui-même dans ce film, il y a travaillé tellement longtemps, et il connaît bien le cinéma. La façon dont il a tourné ce film montre qu’il est intéressé par l’espace entre les mots, et il l’a très bien transmis à l’écran.

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Le film offre aussi un regard intéressant sur trois personnages – joués par vous, Rooney Mara et Casey Affleck – sans porter de jugement moral sur leurs actions.
C’est chouette, ça, non? (Rires) C’est intéressant, j’ai parlé à quelqu’un qui m’a dit :«Mon Dieu, je pensais que c’était toi le méchant dans ce film, mais tu ne l’es pas. Il n’y en a pas vraiment, de méchant.» Et je me suis dit : «Comme c’est étrange. Nous sommes tellement conditionnés à l’ABC de l’enchaînement d’événements dans un film. Mais David explore ses thèmes de manière esthétique : l’espoir, l’amour, la langueur, la manière dont quelqu’un peut vivre et agir seul chez lui. Il préfère passer huit heures à examiner la façon dont quelqu’un vit sa vie quotidienne sans parler, plutôt que tourner une scène d’action dynamique.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=ga0c0v-stK0&w=640&h=360]
Ain’t Them Bodies Saints
En DVD dès mardi

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