Ralph Fiennes dans la peau de Dickens
L’acteur Ralph Fiennes prend les traits de l’auteur Charles Dickens dans The Invisible Woman.
Ralph Fiennes avoue qu’il commence à devenir un expert de l’auteur Charles Dickens. Après avoir joué dans l’adaptation du roman Great Expectations, en 2012, il personnifie cette fois Dickens dans The Invisible Woman, qu’il réalise également. Le film raconte l’histoire d’amour secrète entre l’auteur d’Oliver Twist et une jeune actrice, interprétée par Felicity Jones. Métro s’est entretenu avec Fiennes.
Vous personnifiez Dickens dans ce film, mais ce n’est pas un film sur Dickens…
Le film est basé sur le livre The Invisible Woman, une biographie sur Ellen Turner, la jeune actrice dont Dickens est tombé amoureux. Je ne connaissais pas le livre, mais j’ai reçu une version préliminaire du scénario d’Abbie Morgan, qui a écrit Shame. Je me suis empressé de lire le livre, qui pose un regard fascinant sur ce qu’était le métier d’actrice à l’époque victorienne. Dans le film, Dickens est un personnage clé, mais c’est d’abord l’histoire d’Ellen Turner et de sa famille. On comprend un peu mieux ce que pouvait représenter le fait d’être épris d’un homme aussi important que Dickens, qui jouissait d’un statut important dans la société britannique. De plus, à cette époque, tout ce qui était vécu en dehors du mariage était bien entendu très mal vu. C’est ce que raconte le film.
Vous avez joué dans Great Expectations et, maintenant, vous êtes Charles Dickens. J’espère que vous aimez le personnage!
Oui. Je travaillais encore à Great Expectations quand j’ai commencé The Invisible Woman. J’ai, en quelque sorte, fait une immersion de deux ans dans la vie de Charles Dickens! Avant ça, pour être franc, je ne connaissais pas grand-chose de l’auteur. Aujourd’hui, j’en suis un fan. Je trouve que l’humour dans son écriture est brillant.
Qu’est-ce qui vous a surpris sur lui en faisant vos recherches?
Dickens était obsédé par l’ambition. C’est un sujet récurrent dans ses livres. Ce besoin d’avancer, de réussir, d’avoir de l’argent. L’Angleterre, à son époque, était très divisée en matière de classes. C’était très, très marqué, à un point qu’on ne peut pas vraiment saisir aujourd’hui, je crois. L’avancement social était hyper précieux aux yeux de plusieurs. Aujourd’hui, on souhaite encore améliorer notre sort, mais on ne veut pas trop le montrer. On va faire des pieds et des mains pour cacher notre ambition, notre désir de réussir, ou pour minimiser notre succès. À l’époque, il n’y avait pas de honte à cela. Au contraire. Dickens lui-même a gravi les échelons avec son écriture pour se hisser très haut, mais je crois qu’il n’a jamais oublié d’où il venait.
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The Invisible Woman
En salle le 17 janvier