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Les Brésiliens plutôt tièdes à 70 jours du Mondial

Photo: Archives Getty

À moins de trois mois du coup d’envoi de la Coupe du monde au Brésil, le comité organisateur peine à convaincre la planète foot qu’il sera fin prêt à la recevoir pour le rendez-vous sportif le plus important du monde.

Cela malgré la promesse de la présidente Dilma Rousseff, en janvier dernier, d’en faire la «Coupe de toutes les coupes».

La folle course contre la montre dans la construction des stades, l’amélioration du transport urbain, la modernisation des aéroports et l’optimisation du réseau routier, ajoutée au tragique bilan de sept ouvriers décédés sur les chantiers depuis le début des préparatifs, constituent les principaux éléments qui nourrissent l’indifférence des Brésiliens quant à l’arrivée imminente de la grande fête du foot.

Porto Alegre, une des villes hôtes du tournoi, est même passée près de retirer sa candidature la semaine dernière, par crainte de ne pouvoir livrer ses infrastructures à temps. Pour sauver la mise, il aura fallu que le gouvernement local passe à la hâte une loi spéciale exemptant d’impôts les entreprises qui investissent dans les installations aux abords du stade Beira-Rio.

J’ai pu m’entretenir avec la journaliste québécoise Sarah Sanchez, basée à Rio de Janeiro, et son constat n’est guère plus rose en ce qui concerne l’état d’esprit des Brésiliens par rapport à leur mondial.

«La presse locale parle beaucoup de l’événement, mais on ne sent pas vraiment un engouement populaire. Il faut dire que le pays traverse une période morose; l’économie est au ralenti, et l’inflation, à la hausse, tout comme la violence urbaine. Sans compter que les coûts d’organisation ont explosé. Ce contexte explique pourquoi seulement 52% des Brésiliens appuient la tenue de la compétition, selon un récent sondage de l’Institut Datafolha. Cela dit, les Brésiliens restent de grands fans de football. Ils sont très satisfaits du groupe formé par l’entraîneur Luiz Felipe Scolari et croient fermement en leurs chances de remporter une sixième Coupe du monde.»

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Connaissant l’énorme passion des Brésiliens pour le ballon rond, c’est certain que l’engouement général montera en flèche dans les prochaines semaines et maintiendra son niveau tant et aussi longtemps que La Seleçao fera bonne figure. Ce sixième sacre demeure à peu près le seul dénouement qui puisse inciter les Brésiliens à dresser un bilan positif à la fin du tournoi.

Oui, cette Coupe du monde risque d’être un grand fiasco logistique, mais elle sera bel et bien la Coupe de coupes pour les amateurs qui s’y rassembleront. Une grande fête au beau milieu du chaos… dans le plus pur style brésilien!

Suivez Sarah Sanchez sur twitter: @sarahsanchezrio

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