Luc Ferrandez veut protéger les piétons et les cyclistes
Le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a mis sa tête sur le billot: s’il ne réussit pas à réduire d’ici deux ans le nombre d’accidents impliquant des cyclistes et des piétons dans son arrondissement, il démissionnera de ses fonctions.
«Il est évident qu’en tant qu’élu, on ne peut plus tolérer la situation», a-t-il déclaré, jeudi, après avoir lu une liste d’accidents impliquant des cyclistes et piétons qui étaient dans leur plein droit et qui ont eu lieu dans le Plateau-Mont-Royal. Se gardant bien d’accuser les automobilistes, il a avoué avoir senti «un vent de solidarité» et un devoir de changer la donne depuis la mort de la cycliste Mathilde Blais le mois dernier.
À chaque année, il y a environ 300 accidents dans le Plateau-Mont-Royal qui nécessitent une intervention des policiers et des ambulanciers, ce qui est cinq fois plus élevé que la moyenne montréalaise.
Pour réussir à gagner son pari, Luc Ferrandez a proposé un cocktail de mesures qui feront en sortes, selon lui, que les voies publiques seront mieux partagées. Au moins 1M$ y seront consacrés cette année et un montant plus élevé est prévu pour l’an prochain. M. Ferrandez prévoit procéder essentiellement à des travaux de marquage cette année, sinon profiter des travaux en cours pour apporter les correctifs voulus. «On va agir sur ce qu’on peut agir immédiatement, a-t-il expliqué. C’est une approche opportuniste.»
D’ici deux ans, 20km de voies cyclables s’ajouteront au réseau existant du Plateau-Mont-Royal. Des voies ont déjà été ciblées, telles que l’avenue des Pins ou la rue Rachel, de la rue Boyer jusqu’à l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Des vélorues, qui donneront la priorité à la circulation aux cyclistes, seront aménagées dès l’an prochain sur les rues Mentana et Saint-André.
Les vitesses de circulation seront par ailleurs abaisser dans tout l’arrondissement. D’après les plans de M. Ferrandez, les automobilistes ne pourront pas rouler à plus de 30km/h dans les rues locales et à plus de 40km/h sur les artères. La largeur de ces grandes voies de circulation sera rétrécie pour laisser les cyclistes rouler sans craindre d’être happés par une portière.
L’arrondissement prévoit aussi sécuriser une vingtaine d’intersections dangereuses. «On va faire tout ce qu’il faut», a insisté M. Ferrandez, en évoquant la possibilité d’élargir les trottoirs, de revoir la signalisation et de retirer des voies de circulation.
Le Plateau-Mont-Royal veut en outre munir ses camions de protecteurs latéraux pour empêcher les cyclistes et les piétons de se faire écraser et demander aux policiers d’appliquer rigoureusement son plan de circulation pour les camions.
Luc Ferrandez n’entend pas agir en vase clos. Il a déjà discuté des mesures qu’ils souhaitent implanter sur son territoire avec ses collègues de Rosemont—La Petit-Patrie et d’Outremont, qui ont des plans similaires. «On a un objectif de coordination, mais il ne faut pas attendre que tout soit uniforme d’un bord à l’autre de l’île de Montréal pour que ça fonctionne», a lancé le maire du Plateau-Mont-Royal.
Le vice-président de Vélo Québec, Jean-François Pronovost, a salué le plan de sécurisation des voies publiques du Plateau-Mont-Royal. Selon lui, il y a beaucoup d’améliorations à apporter au réseau cyclable montréalais et à plusieurs intersections.