La production des voitures de métro Azur maintenue
Québec allongera 31,5M$ pour que la production des voitures de métro soit maintenue au cours des prochains mois.
L’usine de La Pocatière devait cesser ce mois-ci de fabriquer les voitures Azur en raison du retard qu’accuse le sous-traitant Ansaldo dans le développement du logiciel de contrôle automatique du train. Près de 145 travailleurs devaient être mis à pied jusqu’au mois d’octobre.
L’aide financière accordée jeudi par le gouvernement du Québec permettra à la Société de transport de Montréal (STM) de payer pour la construction de 36 voitures, soit l’équivalent de quatre trains, même s’elles ne sont pas complétées et que leur livraison n’a pas encore eu lieu. Bombardier Transport entreposera les voitures en attendant que le logiciel de contrôle automatique du train soit à point.
«Le gouvernement va faire des déboursés qu’il aurait fait de toute façon, a expliqué le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge. Ces paiements nous permettront de maintenir la production, de maintenir les emplois et d’absorber les coûts d’inventaire.»
Le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, a indiqué à La Presse Canadienne que ce n’était pas «une pratique habituelle» du gouvernement. La somme de 31,5M$ sera remis à Québec dans un horizon de deux ans, d’après M. Daoust.
Même si la production à l’usine de La Pocatière se poursuivra, la mise en service des voitures Azur n’aura lieu qu’à la fin de l’année 2015, comme l’avait décidé en janvier le consortium Alstom-Bombardier à cause des retards dans la conception du logiciel de contrôle automatique du train. A priori, les usagers du métro devaient pouvoir se déplacer dans les nouvelles voitures en 2014.
«Quand le logiciel sera prêt, on va pouvoir aller plus vite dans l’installation et rentrer des trains plus rapidement», a dit M. Laforge. Dès que le premier train sera entièrement complété, il sera mis à l’épreuve pendant 60 jours dans le réseau du métro. Si les résultats sont concluants, le consortium Alstom-Bombardier commencera à livrer des trains à Montréal. Le rythme de livraison pourrait être plus soutenu que prévu.
La STM est inquiète par les problèmes entourant la conception du logiciel de train. «C’est préoccupant dans la mesure où ça pourrait engendrer d’autres retards», a dit le président de la STM, Philippe Schnobb. Il s’est malgré tout dit soulagé du fait que la production des voitures ne soit pas stoppée.
Puisque les voitures Azur seront livrées en retard, des pénalités d’environ 10 000$ par jour seront imposées au consortium Alstom-Bombardier. M. Schnobb a réitéré sa volonté de les appliquer, comme le prévoit les clauses du contrat.
Le consortium Alstom-Bombardier a obtenu en 2010 le contrat de construction des voitures de métro, après plusieurs années de péripéties. Pas moins de 468 voitures seront fabriquées au coût de 1,2G$ d’ici 2018. Elles remplaceront les voitures MR-63, qui roulent depuis 1966. La Société de transport de Montréal a décidé en octobre dernier de faire rouler les voitures MR-73 jusqu’en 2035.
Le développement du logiciel en cours
La conception du logiciel de contrôle automatique du train des voitures Azur progresse, a assuré Alstom.
- «Il y a un suivi qui est fait régulièrement avec [Ansaldo]», a dit la porte-parole d’Alstom, Michelle Stein. Cette dernière a indiqué que des efforts sont consentis pour faire en sorte que la mise en service des voitures Azur ait lieu d’ici la fin de l’année.
- Les difficultés d’Ansaldo ne sont pas liées aux voitures Azur, a expliqué Mme Stein. «Le logiciel de contrôle automatique du train est adapté au mode opérationnel et à l’infrastructure de chaque société de transport, a-t-elle mentionné. Il faut le créer et l’adapter pour chaque client.»