Bienvenue au Bordel! Où ça? Rue Ontario!
De la même façon qu’ils prévoient que la phrase «Heille, on va-tu au Bordel?» risque de ne jamais vieillir et de soutirer des rires encore et encore, les proprios de l’endroit, à savoir François Bellefeuille, Louis-José Houde, Laurent Paquin, Martin Petit, Mike Ward et Charles Deschamps, espèrent que leur Comédie Club roulera longtemps. Ça semble vraiment bien parti pour…
À la présentation de leur tout nouveau «Club de Comédie» hier, les six humoristes-propriétaires souriaient comme des gamins à Noël. «Quand je suis rentré et que j’ai vu la salle pour la première fois, nous a confié Mike Ward, j’avais un sourire d’innocent dans la face. Puis, Louis-José est entré. Et il avait le même sourire épais. Puis Laurent est entré. Et il avait…» Un sourire, oui. D’ailleurs, ledit Laurent Paquin, rayonnant dans sa chemise fleurie, nous a avoué être heureux comme il ne l’avait pas été depuis longtemps. Restant dans la métaphore festive hivernale, le coproprio comique a précisé se sentir tel «un enfant qui a hâte de jouer avec sa bébelle». «Tsé, quand t’as reçu ton cadeau de Noël, mais que tu ne peux pas encore jouer avec parce que tu n’es pas chez vous? Pis là, t’as juste hâte de rentrer à la maison pour pouvoir le faire? Ben c’est ça.»
Le «jouet» en question? Le Bordel, donc, sis au 312, rue Ontario Est, où se produiront quatre soirs par semaine des stars de l’humour et des as de la relève. Une mini scène. Avec un classique mur de brique. Des photos en noir et blanc des six mecs à la tête de l’institution dans un coin. Des petites tables rondes. De l’ambiance. «On a volontairement choisi un endroit pas trop grand, remarque Paquin. On voulait faire ça… comment dire?… le plus dénudé possible. On a une petite scène, des micros avec des fils… La base.»
Une «base» qui réjouit son comparse Mike Ward qui, on le sait, est un authentique homme de stand-up. Dans son documentaire portant son nom et paru en décembre (toujours Noël), Mike parcourait d’ailleurs les petits clubs en sol européen, jouant parfois devant six personnes et quart. L’exercice périlleux, qu’on imagine pas toujours super agréable, il se l’impose néanmoins, pour le défi, le trip. Du reste, ça fait longtemps qu’il en rêve, d’un Comedy Club en français, à Montréal. Il raconte même avoir magasiné des lieux en 2007, «pour acheter une place». «Mais je ne suis pas Louis-José, je n’ai pas assez d’argent pour me lancer en affaires tout seul!»
«Dans une salle de 1000 places, le rire est comme une vague un peu plus floue, qui monte. Ffffffffw. Mais la proximité, ça change l’ambiance d’un show. On entend les rires de façon individuelle. On entend la madame qui rit mal, le monsieur qui rit trop fort… On voit les faces du monde aussi.» Laurent Paquin, coproprio du Bordel Comédie Club
C’est pourquoi, lorsque François Bellefeuille – autrefois désigné comme «l’ex-vétérinaire devenu humoriste», désormais connu comme «l’humoriste devenu proprio du Bordel» – lui a proposé de se joindre à lui et aux autres gars, il a dit oui. «Il était temps! Ça n’a pas de sens que ça n’existait pas avant! C’est ridicule!» s’exclame Ward en souriant, oui, toujours comme un kid. «Je suis vraiment, vraiment, VRAIMENT content. Ça me rappelle pourquoi j’ai commencé à faire ça!»
Parce que les grandes salles, les galas, les gros show, c’est sympa. Mais pour les fanatiques de gags que sont les boss de ce Bordel, plus c’est intime, plus c’est l’fun. Et puis, dans un petit bar, on peut voir les réactions des gens, entendre les rires particuliers des particuliers et même réprimander ceux qui s’amusent avec leur téléphone. «On va demander aux gens d’éteindre leurs cellulaires, de collaborer avec nous, précise Paquin. Parce qu’on veut que ce soit une place où les humoristes pourront tester leurs numéros sans que ça se ramasse sur YouTube apr��s. On va dire aux spectateurs : vous êtes chanceux! Vous êtes là! Profitez! Ne filmez pas le moment présent! VIVEZ-le!»
www.lebordel.ca
312, rue Ontario Est
Dès vendredi