Les amours robotiques de Patrick Watson
Patrick Watson et sa bande ont voyagé dans les confins intergalactiques à la recherche de l’amour. Ils nous en ramènent des fragments sonores captivants.
Boulevard Saint-Laurent. Le soleil règne sur la cité. Dans le iPod du journaliste, Love Songs for Robots, cinquième album de Patrick Watson et ses acolytes.
Flash de vieux succès de Vangelis, Gentle Giant et Supertramp enveloppés d’émanations technos. Chill maximum. Angle Duluth, j’entre dans l’édifice qui abrite le Laïka et pénètre dans l’antre de Pat Watson. Il accorde une entrevue téléphonique tandis que ses complices discutent en attendant que se joigne à nous le batteur Robbie Kuster, dit La Pieuvre.
Re-flash. C’est dans ces mêmes lieux que Lhasa avait livré un de ses derniers concerts en 2009. Un concert intimiste et privé, au cours duquel elle avait joué les pièces de son ultime album avant le grand exil. À l’époque, elle créait avec Watson. Il était au piano ce soir-là. Joe Grass, le maître des cordes qui se trouve devant moi, y était aussi, à la slide.
«J’ai voulu créer un album mariant science-fiction et R’n’B, et rencontrant l’érotisme à la Vangelis, le tout mêlé de musique folk.» – Patrick Watson, au sujet de Love Songs for Robots
Serait sans doute heureuse, Lhasa, de voir que ce loft est devenu un studio et une résidence secondaire pour Watson. Son protégé dont la carrière ne cesse de rayonner à l’international et dont la musique se retrouve sur des œuvres importantes comme la série culte The Walking Dead ou le film épique de Wim Wenders, Every Thing Will Be Fine.
Normal: l’univers watsonnien est très cinématographique, et le dernier chapitre s’inscrit lui aussi dans cet esprit. Son concept est apparu à l’artiste comme un flash, pendant qu’il accordait des entrevues en Angleterre. «J’adore lire de la science-fiction. Ça me touche énormément et ça me fait voyager. On savait qu’on voulait une autre texture, quelque chose de plus électronique, alors j’ai fait le lien. Pour cela, on a joué pendant des heures ensemble, jusqu’à ce qu’on trouve des arrangements qui nous procuraient un buzz», explique Watson en s’allumant une clope, à propos de cette œuvre créée dans le loft et dans un chalet mal isolé près de Bromont avant d’être enregistrée, en partie, aux mythiques Capitol Studios de Los Angeles. «La première fois que je me suis entendu dans les écouteurs, j’ai dit “wow”. J’avais l’impression d’écouter un album déjà mixé. C’était aussi très touchant, car Frank Sinatra et Judy Garland ont enregistré à cet endroit. J’ai même joué sur le piano de Nat King Cole!» sourit Watson, actuellement en tournée européenne avec les musiciens susmentionnés, auxquels s’ajoute le bassiste Mishka Stein et l’ex-claviériste de Karkwa, François Lafontaine.
Et Lhasa, Pat, elle t’inspire encore? «Nous étions différents sur le plan musical, mais c’était quelqu’un qui était très proche, comme un membre de ma famille. Je pense à elle avant de monter sur scène, quand j’y suis et quand je reviens à la maison.» Ne chantait-elle pas dans ce même loft, un soir de 2009, Love Came Here…?
Love Songs for Robots
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