Soutenez

Hipster des années 1950

Photo: Daphné Caron/Urbania

Les modes et les styles musicaux se succèdent; Bloodshot Bill, lui, a décidé que c’était le rockabilly, le vrai, qui lui convenait le mieux.

C’est quoi au juste, le rockabilly?
C’est un style de musique qui a été populaire durant une très courte période, un mélange de hillbilly, qui était considéré comme de la musique de Blancs, et de rhythm and blues, qui était considéré comme de la musique de Noirs. On disait que c’était des paroles de Blancs sur de la musique de Noirs, et comme la ségrégation raciale était forte à l’époque, cette musique était critiquée par les plus vieux et les conservateurs. Plusieurs donnent à Elvis le crédit d’avoir marié ces deux styles, mais quand on fouille dans les vinyles de l’époque, on voit que ça se passait déjà avant lui.

Pourquoi a-t-on l’impression qu’Elvis incarne à lui seul ce style?
Elvis était le poster boy parfait pour rendre cette musique acceptable, même s’il était controversé pour certains. Beaucoup de gens voient les années 1950 comme une période agréable et légère, mais il y avait aussi des choses plus sombres qui se produisaient. C’était la première fois que les adolescents avaient une voix. Elvis a donné une image aseptisée de cette époque, mais il y avait des musiciens beaucoup plus fous que lui.

Comme?
Carl Perkins, Charlie Feathers et plusieurs artistes signés chez Sun Records. Après, ç’a été beaucoup dilué. Les gens continuent de penser que le rockabilly, c’est de la musique de grand-père, mais en réalité, c’était très rebelle.

Toi, qu’est-ce qui t’attire dans ce style?
J’y ai été initié très jeune. J’ai écouté beaucoup de punk quand j’étais adolescent, mais le rockabilly a toujours été ma musique préférée.

Étant donné que le style n’est plus aussi populaire que dans les années 1950, peut-on gagner sa vie sur la scène rockabilly?
Moi, mon travail, c’est ça. Je suis toujours en tournée. Je donne des spectacles tout le temps. La scène rockabilly n’est pas énorme, mais si on additionne toutes les petites scènes rockabilly sur la planète, ça finit par faire une scène considérable. Évidemment, si tu t’adresses seulement au public rockabilly, ça reste limité, à moins que tu fasses la pute dans les casinos, mais moi, je me produis aussi sur les scènes garage et punk.

Est-ce que les thèmes de tes chansons sont rockabilly?
Tu veux dire, est-ce que mes pièces parlent de Cadillac et tout ça? Non! J’écris au sujet des filles, des relations amoureuses, comme tout le monde, mais aussi au sujet des monstres, des extraterrestres… J’ai une chanson qui parle d’être gelé avec des Martiens. L’espace est un thème qui préoccupait aussi les gens des années 1950.

Bloodshot Bill sera en prestation au Petit Campus le 21 mai. Pour d’autres dates de concert

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.