Soutenez

Les pluies «exceptionnelles» se répètent à Montréal

Photo: Pedro/monscoop@journalmetro.com

Le Service des incendies de la Ville de Montréal a reçu près de 1000 appels de citoyens à la suite des pluies torrentielles de mardi.

C’est ce qu’a indiqué le maire Tremblay mercredi matin, lors d’un point de presse pour faire l’état de la situation. D’après les données de la Ville, on compterait une centaine d’inondations. D’ailleurs, une trentaine de citoyens ont déjà porté plainte pour des refoulements d’égouts dans leurs sous-sols. Les autres ont 15 jours pour le faire.

Rien ne dit toutefois que la Ville les indemnisera car, selon le maire Tremblay, l’événement météorologique de mardi est «exceptionnel». «Il n’y a pas un réseau qui peut absorber dans un si court laps de temps de telles quantités d’eau. Le premier recours ce sont les assurances», a t-il ajouté. Selon Environnement Canada, qui confirme qu’il s’agissait d’un niveau de précipitations exceptionnel, il serait tombé près de 44 mm de pluie en 30 minutes.

Du côté des deux partis d’opposition, on reste dubitatif. «Qualifier cela de pluies exceptionnelles, c’est un peu faux, parce que c’est arrivé plusieurs fois les années précédentes», rétorque Marc-André Gadoury, élu de Projet Montréal dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Il demande à la Ville de mettre en place un plan de rétention des eaux pluviales en surface en forçant, par exemple, les promoteurs à inclure 20% d’espaces verts dans leurs projets.

Pour Chantal Rouleau, mairesse de l’arrondissement de Rivières-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles sous la bannière de Vision Montréal, la Ville doit absolument accélérer les travaux sur les infrastructures, notamment ceux qui concernent les quatre bassins de rétention, dont la construction, au coût de 150 M$, se fait attendre.

Depuis 2005, l’administration Tremblay a investi plusieurs centaines de millions de dollars pour rénover 250 km du réseau d’eau. Un autre 4,6 G$ d’investissements est au menu sur dix ans. Dans certains arrondissements, des inspecteurs sont disponibles gratuitement pour notamment vérifier si des clapets anti-refoulement sont bien installés.

Selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC), «les refoulements d’égouts causés par la vétusté des infrastructures municipales coûtent à eux seuls 300 M$ aux Québécois». Le BAC rappelle que ce type d’inondations est couvert par tous les contrats qui possèdent l’avenant «eau sous le sol». L’organisme s’inquiète toutefois que la hausse fulgurante du coût des réclamations finisse par nuire à l’accessibilité à ce type de protection.

Exceptionnelles, vraiment ?
À chaque fois ou presque que des inondations surviennent, les élus montréalais invoquent une pluie d’une intensité «exceptionnelle». Mais peut-on vraiment utiliser ce terme alors qu’il se répète année après année ?

  • 28 août 2011: L’ouragan Irène provoque plusieurs inondations à Montréal
  • 2 octobre 2010: 80mm de pluie par endroit, plusieurs refoulements d’égouts
  • 14 juillet 2010: Pour la 8e fois en 6 ans, l’échangeur l’Acadie est fermé
  • 9 juillet 2010: 53 mm en 30mn, causant l’inondation d’une centaine de sous-sols
  • 26 juillet 2009: 20 mm tombent en 15 minutes, causant plusieurs inondations
  • 2 août 2008 : 30 mm tombent en 30 minutes. La Ville recevra un total de 3 000 demandes d’indemnisations

Tableau des réclamations (Ces chiffres ne concernent pas les poursuites judiciaires)
2008 : 2 864 réclamations reçues, 13 ont été payées pour 71 336 $
2009 : 1 876 réclamations reçues, 11 ont été payées pour 47 588 $
2010 : 817 réclamations reçues, 15 ont été payées pour 47 509 $
2011 : 1115 réclamations reçues, 17 ont été payées pour 135 025 $
2012 (au 30 mai) : 63 réclamations reçues, 2 ont été payées pour 11 654 $

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.