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Ruptures: les deux côtés de la médaille

Photo: Véro B

La série Ruptures, réalisée par Mariloup Wolfe et mettant en vedette Mélissa Désormeaux-Poulin, explore l’univers du droit de la famille, un droit «hyper humain», dit la productrice Fabienne Larouche.

Il y a Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin), jeune et brillante avocate en droit de la famille, qui se donne corps et âme à sa profession. Et il y a Claude (Isabel Richer), sa patronne, qui la freine dans ses élans ambitieux à son retour d’un congé sabbatique. Ces deux femmes au cœur de la série Ruptures sont chacune inspirées d’une facette de l’avocate en droit familial Suzanne Pringle (connue pour son implication dans la célèbre cause Éric contre Lola), amie de la productrice Fabienne Larouche. C’est celle-ci qui a eu l’idée de «faire une série avec les histoires» de Pringle.

«Ce sont deux femmes qui se définissent par leur travail, fait remarquer Daniel Thibault, qui signe les textes avec sa co-auteure de Mirador et de La vie parfaite, Isabelle Pelletier, ainsi qu’avec Luc Dionne (Omerta). Il n’y a pas une bitch et une fine. Il y a du respect entre les deux, malgré une certaine rivalité.»

Suzanne Pringle, selon qui «une médaille n’est jamais assez mince pour ne pas avoir deux côtés», a inspiré les auteurs, a été à la fois «la muse et la conseillère» de ces derniers. Elle a passé beaucoup de temps avec eux pour corriger les scénarios et les rendre «le plus réalistes possible». Mais, secret professionnel oblige, les cas sont «inspirés librement» de ses histoires. «Ça part surtout de l’émotion liée à tout ça. Dans une rupture ou un divorce, on est toujours dans la chicane», ajoute Fabienne Larouche, à propos des cas fictifs qui se chevaucheront et s’étaleront parfois sur quelques épisodes, parfois sur un seul.

Et cette émotion est présente dans les textes, bien que les touches d’humour chères au duo d’auteurs soient présentes en dépit du côté assez dramatique des cas. «On n’est pas dans le détachement cynique de Mirador, on voulait être près des émotions, et ça commande une écriture différente», note Daniel Thibault.

«Pour bâtir mon personnage, j’ai rencontré plein d’avocates, toutes des filles ambitieuses, et j’avais surtout envie d’entendre parler de leur vie personnelle, de comprendre leur dévouement entier à leur travail.» – Mélissa Désormeaux-Poulin, expliquant comment elle a construit le personnage «solide, avec une certaine froideur», qu’elle joue dans Ruptures

Dans les deux premiers épisodes de la série, on rencontre Ariane alors qu’elle accompagne son client David Simard (Daniel Parent) à Toronto, où sa femme Katia (Isabelle Guérard), qui souffre de troubles bipolaires, s’est enfuie avec leurs deux enfants. Au fur et à mesure que le cas avance, toutefois, elle n’est plus certaine si confier la garde des enfants à son client, potentiellement violent, est la meilleure chose à faire… On découvre alors une avocate qui fait passer le bien des enfants avant la victoire. Si les deux premiers épisodes sont représentatifs du reste de la série, on peut s’attendre à un ton sensible et nuancé, qui porte à la réflexion. La vie personnelle d’Ariane, qui fréquente un autre avocat de sa firme (Vincent-Guillaume Otis), lequel aimerait bien fonder une famille, s’intégrera aussi aux épisodes, qui se dérouleront davantage au bureau qu’au tribunal: «Je n’aime pas particulièrement les scènes de cour», admet Isabelle Pelletier.

C’est aussi une façon de se distinguer de «l’autre» série judiciaire québécoise, Toute la vérité, fait remarquer la réalisatrice Mariloup Wolfe. «Il y a beaucoup de séries de droit, donc j’en ai visionné plusieurs – The Good Wife, Toute la vérité – pour voir de quelle manière je pourrais aller ailleurs.» L’actrice et cinéaste a misé sur un décor léché dans des bureaux chic, «et de la lumière naturelle, des grandes fenêtres, c’était très important pour moi!» s’exclame-t-elle.

La première saison de Ruptures comptera 12 épisodes. Une deuxième est déjà prévue, mais Mariloup Wolfe ne sera pas à la barre de celle-ci, trop prise par le tournage de la série Sur-Vie, aussi produite par Fabienne Larouche.

Ouvrir la discussion
Le débrayage des techniciens dénonçant les conditions de travail imposées par Aetios et le décès accidentel du cantinier du plateau de Ruptures Carl Shunamon ont fait couler beaucoup d’encre cet été, et Fabienne Larouche a assuré «continuer de réfléchir pour trouver des solutions». «Mais il faut se rappeler que chaque projet est différent, et que si on veut vendre des séries, il faut être meilleur que les autres, et pour être meilleur, il faut travailler plus fort que les autres.» Pour sa part, Mariloup Wolfe a soutenu qu’il «faut ouvrir la discussion, que les gens du milieu s’assoient ensemble pour réfléchir»: «Je ne vivrai pas ça deux fois.»

Ruptures
À ICI Radio-Canada Télé
Le mercredi à 21h dès le 13 janvier

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