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Non, des faux vendeurs de parfums ne «chloroforment» pas leurs victimes

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Une mise en garde concernant des vendeurs de parfum qui tentent de faire respirer du chloroforme à des passants, sous prétexte qu’il s’agit d’un échantillon de leur fragrance, circule depuis le début des années 2000. Ces avertissements font état d’une «nouvelle» tactique pour faire perdre connaissance puis «voler, violer ou tuer» leurs victimes.

Il s’agit d’un canular populaire qui revient en force ce mois-ci: au moment d’écrire ces lignes, plusieurs nouvelles publications à ce sujet ont refait surface sur Facebook.

Un message datant de septembre est devenu particulièrement populaire, accumulant plus de 100 000 (!!) partages. Le voici:

D’autres publications disent même qu’il s’agit d’une mise en garde de la part du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). C’est faux, mon collègue Jeff Yates (L’Inspecteur viral, Radio-Canada) a démenti l’information en mars dernier en rappelant que le SPVM n’avait jamais lancé une telle alerte.

Sur l’Île de Montréal, aucun incident similaire à ceux décrits sur les avertissements n’a été rapporté. D’ailleurs, comme les vérificateurs de faits chez Snopes le rapportent depuis 2000, plusieurs services de police ont dénoncé le canular.

Même chose pour les autorités québécoises.

«De près ou de loin, aucun cas de cette nature n’a été rapporté sur le territoire de la Sûreté du Québec (SQ). Soyez rassurés que si on fait face à un stratagème de ce genre-là, nous allons en parler sur les réseaux sociaux pour mettre en garde la population», m’a assuré le sergent Hugo Fournier de la SQ, en invitant les internautes à se fier aux autorités officielles pour ce genre de signalement.

Mais quelques bouffées de chloroforme peuvent-elles vraiment faire perdre connaissance à quelqu’un?

La fiche technique du chloroforme, telle que trouvée sur le site de l’United States Environmental Protection Agency, indique que la substance peut causer l’anesthésie, quand utilisée en forte concentration. Elle peut aussi être fatale. L’image bien connue du brigand qui imbibe un mouchoir de chloroforme et le presse sous le nez de sa victime peut donc rester entre les pages d’un polar.

L’improbabilité d’un tel incident a d’ailleurs été abordée dans la revue scientifique britannique The Lancet… en 1866. «L’utilisation du chloroforme pour anesthésier n’est pas facilement effectuée sur une personne non consentante», peut-on lire. Et si le criminel était bien déterminé à endormir sa victime avec un mouchoir imbibé, «au moins cinq minutes sont requises pour anesthésier», précise-t-on.

Soyez vigilants!


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