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Montréal dit non aux caméras portatives pour les policiers

Le SPVM avait procédé à un projet pilote pour tester les caméras corporelles en 2016.
Photo: Collaboration spéciale

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est opposée mercredi au port de caméras portatives par les policiers de la métropole en raison des coûts élevés qu’une telle décision entraînerait. Ensemble Montréal déplore cette décision.

«Moi, je ne suis pas contre les caméras portatives, mais quand on regarde ce qui s’est fait dans d’autres villes et les ressources que ça implique, il y a plusieurs villes qui ont décidé de ne pas continuer leur projet pilote justement parce qu’il y a avait des résultats mitigés et que ça impliquait des sommes majeures pour une technologie qui n’était peut-être pas tout à fait à point», a déclaré Valérie Plante, mercredi, lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville. 

Le rapport du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) concernant le projet pilote réalisé en 2016 sur le port de caméras portatives par les forces de l’ordre, qui visait à contrer le profilage racial et social au sein du SPVM, a été présenté la semaine dernière devant la Commission de la sécurité publique.

Ce rapport, qui ne remarque d’ailleurs pas de changements majeurs dans les interactions entre les citoyens et les policiers portant ces caméras, indique que la Ville aurait à débourser plus de 17M$ pour acheter les caméras corporelles et former les 3000 patrouilleurs du SPVM. Le maintien du système, qui impliquerait entre autres l’embauche de nombreux employés responsables de traiter le flux des vidéos, grimperait à environ 24M$ par année.

«Je ne peux pas juste investir des millions dans une technologie qui ne semble pas être au point et qu’en plus, ne semble pas avoir fait l’unanimité ou qui, du moins, semble avoir des résultats mitigés.» – La mairesse de Montréal, Valérie Plante

Devant le bilan négatif de ce rapport, Mme Plante a dit préférer à court terme trouver d’autres solutions pour contrer le profilage racial et social au sein du SPVM. Elle n’a toutefois pas fermer la porte à ce qu’un autre projet pilote concernant le port de caméras portatives par les policiers ait lieu éventuellement, si cette technologie s’améliore.

«Moi, je ne ferme pas la porte à jamais. Je ne dis pas qu’on ne fera plus jamais de projet pilote. Pas dus tout», a-t-elle insisté. 

«La mairesse devrait questionner le SPVM sur les coûts […] Elle ne prend pas le temps de pousser l’analyse», a réagi mercredi le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, qui estime que cette décision de l’administration municipale «a été dictée par le SPVM».

«La décision de la mairesse de ce matin concernant les caméras portatives démontre un manque de leadership grave.» -Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez

«Ça démontre que [Valérie Plante] est déconnectée de la population montréalais et de sa volonté, notamment des communautés culturelles», a ajouté M. Perez en point de presse.

Le projet pilote du SPVM, qui a été réalisé en 2016 auprès de 78 patrouilleurs répartis à Lachine, dans le Plateau-Mont-Royal et à Montréal-Nord, a été réalisé à la suite du rapport du coroner Paul G. Dionne, qui recommandait l’utilisation de ces caméras par les policiers. Le rapport concernait la mort d’un homme de 70 ans qui avait été blessé dans une intervention policière.

 

 

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