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Travaux du REM: des mesures d’atténuation «très bientôt»

REM train de banlieue exo
Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que les mesures d’atténuation pour pallier la fermeture partielle des lignes de train de banlieue de Deux-Montagnes et de Mascouche dans moins d’un an sont attendues de pied ferme, le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, a promis lundi que celles-ci seraient annoncées «très bientôt».

«Il faut être capable d’atténuer l’impact de la fermeture de ces lignes. C’est déjà difficile. On est conscients qu’on ne pourra pas tout régler, mais on va mettre en place les mesures pour s’assurer que les usagers ne seront pas trop affectés», a indiqué lundi François Bonnardel lors d’une mêlée de presse en marge du 14e déjeuner-bénéfice de l’organisme Trajectoire Québec, qui a réuni lundi quelque 400 élus, représentants d’entreprises et de sociétés de transport au centre-ville de Montréal. 

Dès janvier 2020, deux lignes de train de banlieue cesseront de se rendre au centre-ville en raison des travaux de construction du Réseau express métropolitain (REM), un service de train léger dont la mise en service complète est prévue pour la fin de 2023.

«Le gouvernement du Québec est très sensible aux inquiétudes des citoyens […] Nous avons maintenant l’obligation d’agir», a déclaré M. Bonnardel, ajoutant que des mesures d’atténuation seront annoncés «très bientôt».

«Ce n’est pas une priorité à court, à moyen et à long terme pour notre gouvernement.» -Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, au sujet du projet de ligne rose du métro mis de l’avant par Projet Montréal. 

Le temps presse
Le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, a rappelé lundi que le temps presse pour mettre en place ces mesures d’atténuation, qui devraient comprendre la création de lignes d’autobus express vers le centre-ville et des stations de métro ainsi que des options en covoiturage. Il affirme que les résidents de cette municipalité des Laurentides sont inquiets.

«Je comprends les gens. En ce moment, ils se trouvent dans la position où ils se demandent s’ils renouvellent leur bail, s’ils vendent leur maison, s’ils inscrivent leurs enfants à l’école […] Il faut absolument arriver bientôt avec ces mesures-là», a-t-il martelé. 

Un constat partagé par le président du conseil d’administration de la Société de transport de Laval (STL), Éric Morasse.

«Ça fait deux ans qu’on lève le drapeau jaune pour dire qu’il faut investir et intervenir rapidement […] Ça demande énormément d’investissements et de planification. Donc, il faut s’assurer que ces mesures-là soient rapidements mises en fonction», a-t-il affirmé, notant la possibilité de créer des voies réservées en site propre pour les autobus qui seront déployés dans le cadre de ces mesures de mitigation. 

Alors qu’environ 80% des autobus de la STL sont déployés aux heures de pointe matinales,  M. Morasse a également soulevé l’importance de ne pas couper dans «le service de base» offert pendant cette période dans l’éventualité où une partie de ses autobus étaient appelés en renfort pour offrir une alternative de transport aux clients des lignes de train de Deux-Montagnes et de Mascouche.

«En ce moment, il y a un peu d’impatience de notre côté parce qu’on n’a pas encore toutes les réponses à nos préoccupations», a-t-il ajouté. 

«Les gens sont inquiets […] Si j’avais acheté ma maison dans ce secteur-là en fonction du train, je serais aussi angoissé.» -Le professeur agrégé à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal et spécialiste en transport urbain, Jean-Philippe Meloche. 

Des enjeux de financement
Le ministre des Transports du Québec a d’ailleurs indiqué lundi que de nouvelles sources de financement pour le transport en commun devront être trouvées pour compenser la baisse envisagée des recettes financières provenant de la taxe sur l’essence, les voitures électriques étant de plus en plus populaires dans la province. 

«Je dévoilerai dans les prochaines semaines notre politique sur les véhicules zéro émission […] Ce sont des changements de financement qui vont toucher l’ensemble des Québécois incessamment, mais il faut le faire de bonne façon», a dit M. Bonnardel, qui s’est fait avare de détails sur les autres sources de financement envisagées par son gouvernement. 

Le professeur agrégé à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal et spécialiste en transport urbain, Jean-Philippe Meloche, estime pour sa part que la tarification routière devrait être envisagée par Québec.

«Il y a plusieurs pays qui commencent à migrer vers la tarification routière […] Nous, au Québec, on n’a pas de réflexion sur ce point-là», a-t-il souligné, ajoutant que cette option a été «balayée» par tous les ordres de gouvernement au fil des années. 

 

 

 

 

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