Bernard Drainville rejoint les rangs de la CAQ

Six ans après sa démission en tant que député péquiste, Bernard Drainville fera un retour dans la vie politique, mais cette fois-ci sous la bannière de la Coalition avenir Québec (CAQ).

L’animateur de l’émission matinale du 98,5, Paul Arcand, en a fait l’annonce en ondes vendredi matin.

Parallèlement à l’annonce, le président de l’Assemblée nationale et député caquiste de Lévis, François Paradis, a annoncé qu’il ne sera pas candidat lors des prochaines élections provinciales. Selon plusieurs médias, Bernard Drainville serait le candidat pressenti pour combler la place laissée vacante dans Lévis.

Un retour après plusieurs années en politique

Bernard Drainville a été élu pour la première fois député de Marie-Victorin en 2007, après avoir mené une carrière de journaliste à Radio-Canada. Le parti était alors dirigé par André Boisclair. M. Drainville s’était d’ailleurs fait critiqué pour une entrevue jugée «complaisante» qu’il avait accordé à André Boisclair quatre jours avant sa venue en politique.

En 2012, lorsque le PQ prend le pouvoir avec Pauline Marois, Bernard Drainville est nommé ministre responsable des Institutions démocratiques. Pendant son mandat, il a entre autres fait adopter une loi sur les élections à date fixe et a mis en œuvre une refonte des lois sur le financement des partis politiques.

C’est lui aussi qui, à l’automne 2013, a déposé le projet de loi controversé sur la laïcité de l’État, mieux connu sous le nom de la «Charte des valeurs québécoises».

En 2014, le PQ est défait, mais Bernard Drainville est réélu en tant que député dans la circonscription de Marie-Victorin.

M. Drainville s’est ensuite présenté à la course à la direction du Parti québécois en 2015, mais a finalement abandonné celle-ci pour se rallier à Pierre Karl Péladeau.

Il a finalement remis sa démission à l’été 2016. À l’époque, il n’avait pas complètement fermé la porte à un retour en politique.

Je quitte la politique, ce n’est pas pour y retourner. Maintenant, si vous me demandiez: est-ce que vous écartez toute possibilité pour le reste de vos jours de faire de la politique? Je vous dirai: non.

Bernard Drainville lors de sa démission en 2016

Des réactions mitigées

En point de presse vendredi après-midi, Pascal Bérubé, député de la circonscription de Matane-Matapédia pour le PQ et porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, n’a pas été de main morte concernant le retour de M. Drainville sous les couleurs de la CAQ.

«Vous savez tous, les membres de la tribune parlementaire, comme l’ensemble des formations politiques de l’Assemblée nationale, qu’il a toujours préservé le gouvernement de la CAQ et qu’il a été particulièrement dur avec les partis de l’opposition», a-t-il lancé concernant les chroniques quotidiennes de M. Drainville sur les ondes du 98,5. «Depuis quand sait-il qu’il est candidat? Quand a-t-il commencé à négocier [sa candidature à la CAQ] ?» a-t-il ajouté.

Éric Duhaime, avec qui Bernard Drainville a co-animé l’émission du midi Duhaime-Drainville sur les ondes du FM93 en 2016, a lui aussi commenté le retour de Bernard Drainville en politique. «Pour moi, Bernard a toujours été un péquiste. Un vrai», a-t-il gazouillé sur son fil Twitter.

Marc Tanguay, député libéral de LaFontaine, a également commenté la nouvelle dans un gazouillis, mentionnant que François Legault «gouverne comme un péquiste».

Marie-Louise Arsenault, journaliste et animatrice, a également invité les internautes à voir – ou à revoir – son entretien avec Bernard Drainville, lequel avait marqué les esprits lors de sa mise en ondes en 2021.