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Banques alimentaires: des choix déchirants

Banques alimentaires du Centre d'entreaide aux familles (CEAF), durant la pandémie. Photo: Photo: Yohann Goyat, Métro média

En raison de l’inflation, les banques alimentaires sur l’île de Montréal subissent une pression telle qu’elles se voient dans l’obligation de placer certains clients sur une liste d’attente.

Alfredo Ferdinand, un demandeur d’asile arrivé au Canada le 11 septembre dernier avec sa femme et ses trois enfants, reçoit une allocation de 1400 dollars du gouvernement fédéral. Lui et sa femme ne travaillent pas encore.

Après deux mois passés dans un hôtel à Laval, aux frais du gouvernement, M. Ferdinand a trouve un appartement à Montréal-Nord. Le loyer lui coûte 975 dollars par mois.

«Il me reste 425 dollars pour nourrir trois enfants, fait-il remarquer, et je dois quand même payer le courant et assurer les autres dépenses.»

Le père de famille dit être obligé de se tourner vers des banques alimentaires de son quartier, comme Les Fourchettes de l’espoir. Mais avec l’afflux de nouveaux arrivants que le Québec et principalement Montréal a connu, les places en viennent à être très limitées.

Attendre pour manger

«Les nouveaux arrivants, on ne peut pas toujours les aider tous parce que c’est beaucoup pour nous. On fait ce qu’on peut», indique la directrice de l’organisme d’aide alimentaire Les fourchettes de l’espoir, Brunilda Reyes.

Mme Reyes dit avoir établi une liste d’attente face à la demande. Chaque semaine une vingtaine de personnes doivent patienter pour recevoir de quoi se mettre sous la dent. En raison de la hausse du coût de la vie, les demandes de dépannage ont bondi de 20%, constate Mme Reyes.

Avec la pandémie, on a commencé à voir des personnes qu’on n’avait jamais vu avant dans les banques alimentaires, on va dire de nouveaux clients qui sont restés, observe la responsable de l’organisme,  car avec l’inflation ils n’ont pas pu s’en sortir.

Brunilda Reyes, directrice de Les fourchettes de l’espoir

La hausse du coût de la vie a fait augmenter de 15% les dépenses de l’organisme qui croit que l’aide 6 M$ du gouvernement du Québec tombe à point nommé.

L’inflation n’a pas seulement des incidences majeures sur les dépannages alimentaires, mais aussi sur les popottes roulantes. Il y en deux à Montréal-Nord dont une associée à Les fourchettes de l’espoir.

«On a 160 personnes qu’on dessert tous les jours avec un plat chaud à la maison à raison de 5 $, mais actuellement on les augmente de un dollar», déplore Mme Reyes.

Ce n’est pas comparable, ça nous coûte plus cher mélangé à la pénurie de personnel 

Paul Evra, directeur du Centre lassalien dans Saint-Michel.

Son organisme gère, entre autres, une cuisine collective dans le quartier. L’inflation l’a porté à faire des choix et à rediriger l’offre de service vers une clientèle plus vulnérable selon lui.

«Avant c’était plus ouvert, mais maintenant on doit faire des choix. Le choix c’est de nous concentrer plus sur les nouveaux arrivants dont la situation est plus problématique. On doit faire moins», indique M. Evra.

Lui aussi estime que l’aide annoncée par le gouvernement va grandement aider les organismes à s’en sortir.

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